A la ville comme à la campagne, en prison comme à l’hôpital …
On vient pour apprendre à écrire, se perfectionner, mais pas seulement ! On vient aussi pour exprimer ses émotions, déverser un trop-plein sur la feuille blanche. On vient encore pour partager avec d’autres personnes qui ont le même goût de l’écriture.
Ils sont sept ou huit autour de la table. Coude contre coude, penchés sur leur papier blanc, parfois les yeux dans le vague, ils écrivent en silence. Tout à l’heure viendra le grand moment, celui de la lecture de leur texte à haute voix. Intimidant, tous ces regards fixés sur l’auteur. L’auditoire retient sa respiration, il écoute religieusement. L’auteur égrène lentement son texte. Sa voix tremble, c’est l’émotion. Attention, on ne juge pas, on ne compare pas, prévient l’animatrice ou l’animateur. On est juste là pour s’enrichir mutuellement. Dans les ateliers d’écriture, le mot « bienveillance » s’écrit en lettres d’or.
Quant à l’animateur, car il en faut bien un, il est là pour donner les règles du jeu, cadre nécessaire à l’apprentissage de l’écriture. Il fait des propositions d’écriture, écoute et donne des pistes.
L’atelier d’écriture ne fleurit pas seulement à Paris ou dans les grandes capitales régionales. Quelle petite ville ne possède pas son atelier d’écriture ? On les trouve également en zone rurale. Il peut aussi s’abriter derrière les hauts murs d’une prison et dans la salle confinée d’un hôpital.
Aujourd’hui, les ateliers d’écriture fleurissent aussi en ligne grâce à la grande révolution du numérique. Les textes des participants filent à toute vitesse sur le réseau internet. Certes, il y a la convivialité en moins (chacun travaille dans son coin), mais on peut participer à l’heure et au jour qui nous conviennent, en chemise de nuit ou en costume trois-pièces, sans quitter le confort douillet de son « chez-soi ».
Comment expliquer le succès des ateliers d’écriture ?
Au-delà du simple plaisir d’écrire, les motivations des participants apparaissent multiples. Écrire comme on pratiquerait l’art de la peinture ou de la sculpture ou de la danse. Besoin d’écrire par jeu, comme on respire, parce que cela fait du bien. Ou besoin d’écrire pour poser sa douleur sur le papier, s’alléger. Écrire pour se retrouver ou au contraire pour fuir, s’évader, s’échapper. À vous de choisir !
Toujours est-il que dans un atelier d’écriture, tout le monde a sa place. Ceux qui sont persuadés de ne rien avoir à dire, ceux qui ont des choses à dire, mais qui pensent que ça n’intéressera personne, ceux qui n’osent pas écrire ou ceux qui se trouvent « nuls »… Oui, tout le monde a sa place et c’est très bien ainsi.
Comment expliquer le succès des ateliers d’écriture ? Simple effet de mode ou réel besoin d’écrire qui jusqu’à présent n’avait pas trouvé à s’exprimer ? Peut-être une partie de la réponse se trouve-t-elle dans les résultats d’un sondage qui révèle qu’un Français sur trois rêve d’écrire un livre. Il faut se rendre à l’évidence : jouer avec les mots n’est plus l’apanage d’une certaine élite intellectuelle. Elle n’est plus réservée aux écrivains encensés par les médias. Non, l’écriture est désormais à la portée de tous et c’est tant mieux !
L’atelier d’écriture, ce n’est donc pas un simple effet de mode, mais d’une lame de fond. Du moins, je l’espère !
Et vous qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà participé à un atelier d’écriture ? Avez-vous envie d’y participer ?