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Si leurs livres font souvent la une des ventes en librairie, on aurait tort de penser qu’il n’y a que les stars ou les « people » comme on les appelle aujourd’hui qui publient leur autobiographie. Célèbres ou anonymes, nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir raconter notre histoire, certes de façon plus confidentielle quand on n’est pas une star puisque le livre reste généralement dans la famille où il circulera de génération en génération, un peu à la manière d’un album photo. Dans la famille ? Pas seulement !  Aujourd’hui, grâce notamment à l’autoédition, de plus en plus de récits de vie sont publiés et parfois avec un succès inattendu. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir dans des librairies un rayon entier consacré aux témoignages et aux autobiographies.Un phénomène nouveau dans le monde du livre !

En quête de nos racines

Mais quelles sont donc les raisons qui poussent certains d’entre vous à vouloir se raconter ? La première est sans nul doute de laisser un témoignage à sa descendance. Que savons-nous aujourd’hui de l’histoire de nos grands-parents ? Pas grand-chose. Autrefois, entourés de leurs enfants et petits-enfants, les anciens racontaient leur vie au coin du feu. Aujourd’hui, il n’y a plus de veillée, la télévision a remplacé la cheminée et la famille s’est dispersée. À l’heure de la mondialisation, alors que les habitants de la planète ont tendance à se fondre dans un moule unique, sans doute éprouvons-nous le besoin de retrouver nos racines. Après tout, raconter sa vie dans un livre, c’est un peu la démarche de nos aïeuls lorsqu’ils contaient leur histoire au coin de la cheminée !

Un hommage à une personne disparue

Le livre deviendrait donc un moyen de communication privilégié entre les générations. Certains auteurs y voient également l’occasion de dresser le portrait d’un être cher trop tôt disparu. C’était le cas de Marie qui venait de perdre son mari. Au-delà de l’hommage qu’elle voulait lui rendre en lui dédiant son livre, elle souhaitait faire revivre le grand-père aux yeux de ses petits-enfants qui n’avaient pas eu la chance de le connaître.

Une manière de se libérer d’un passé trop lourd

 Si cette volonté de laisser un témoignage est la plus répandue, elle n’est pas pour autant l’unique motivation de ceux qui prennent la plume. Il y a également l’écriture qui libère. Celle qui permet de se décharger en posant sur le papier des choses trop lourdes à porter. Un de mes clients m’annonça alors que je lui remettais son livre terminé, sortant fraîchement de l’imprimeur : si vous saviez comme je me sens léger à présent. « Léger », combien de fois n’ai-je pas entendu ce mot après l’écriture d’un livre. Un jour, une femme me demanda de l’aider à écrire une vie où chaque chapitre annonçait un nouveau malheur. Si les confidences qu’elles me faisaient étaient visiblement pénibles pour elle, je la sentais pourtant soulagée d’avoir parlé et j’avais le sentiment qu’elle repartait l’esprit plus léger. Et quand le livre fut terminé quelle ne fut pas ma surprise : elle enferma dans un placard tous les exemplaires qu’elle m’avait commandés avec un immense soupir de soulagement. Elle pouvait enfin passer à autre chose. Enfermée à double tour, sa souffrance ne pouvait désormais plus l’atteindre.

 Une façon de renouer le contact avec des proches

Écrire un livre sur sa vie n’est pas encore une pratique courante et nous en étonnerons plus d’un par cette démarche. Des parents éloignés ou des amis nous le réclameront, faisant preuve d’un intérêt que nous étions loin de soupçonner. En ce domaine, le téléphone arabe marche plutôt bien. Cela peut être l’opportunité de renouer le contact avec des personnes que les circonstances de la vie nous ont fait perdre de vue.

Écrire pour naître une seconde fois

Certaines personnes pensent à tort qu’écrire un livre sur sa vie c’est mettre un point final à son existence. Or, c’est souvent tout le contraire qui se produit. J’ai vu des gens renaître après l’écriture de leur livre et même se préparer à une seconde vie, remplis de l’énergie qu’ils venaient de puiser à la pointe de leur plume. En racontant leur histoire, ils avaient mieux compris le sens de leur vie et s’étaient donné un nouveau but dans leur existence, un projet à travers lequel ils s’étaient réalisés. Un véritable trésor lorsqu’on arrive à l’âge de la retraite et que l’on se sent un peu inutile après une vie professionnelle bien remplie.

Quelle serait la raison qui pourrait vous pousser à raconter votre histoire dans un livre ? D’ailleurs il y en a peut-être plusieurs !
Patrick du Boisbaudry

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