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Qu’est-ce qu’un bon livre ? Qu’est-ce qu’une bonne autobiographie ? Pour être franc avec vous, j’ai choisi ce titre un peu par provocation. Loin de moi la prétention de dire si un livre (récit de vie, autobiographie, roman …) est bon ou mauvais. Je peux simplement dire s’il me plaît ou non. En fait le véritable titre de mon article aurait dû être : Qu’est-ce qu’un bon livre pour moi ?

Cet article est aussi un coup de gueule contre un certain univers littéraire qui voudrait nous faire croire que sont dignes de l’appellation d’écrivain, seuls les auteurs qui ont à leur actif des milliers de ventes ou qui font la une des émissions littéraires. Ou encore que seuls peuvent diffuser de bons livres les éditeurs (à compte d’éditeur) qui ont pignon sur rue, tels les Gallimard, Grasset, Actes Sud, Laffont, Hachette, etc.

N’en déplaise aux cercles littéraires, un bon livre, peut-être même un excellent livre, et pourquoi pas un chef-d’œuvre, peuvent être l’œuvre d’un auteur inconnu qui, un beau jour, en dehors de toutes relations et de tous réseaux, décide de raconter sa propre histoire et de s’autoéditer. Malheureusement, combien d’excellents livres ne verront jamais le jour ou resteront dans une totale confidentialité, faute de promotion et de réseau de distribution ?

Bref, en dehors de toutes ces considérations, quels sont les critères qui, pour moi, font qu’un livre est de qualité ?

Un bon livre n’est pas nécessairement :

Un livre avec des envolées lyriques et de longues phrases

Le style est la marque de fabrique d’un auteur. Objectivement, il n’y a pas de façons d’écrire meilleures que d’autres. Entre Proust, Christine Angot et San Antonio, il y a un monde et pourtant, ils ont tous leur public. Ce qui est attachant chez un auteur, c’est sa personnalité. Ce qui plaira à l’un ne plaira pas forcément à l’autre. Je me suis déjà ennuyé à mourir en lisant des ouvrages que tout le monde ou presque jugeait remarquablement bien écrits.

 

Un livre épais

« Combien de pages doit faire mon livre pour espérer avoir du succès ? » est une question qui m’est régulièrement posée. Ma réponse est la suivante : « Connaissez-vous Matin Brun de Franck Pavloff ? Il fait exactement 11 pages et il fait partie des meilleures ventes depuis de nombreuses années. Alors, non, ce n’est pas le nombre de pages qui déterminera la qualité d’un livre.

Un bestseller

Un livre peut avoir du succès non pour sa qualité littéraire, mais parce qu’il est en adéquation avec les aspirations du moment. Il surfe sur une vague à la mode.

 

Un livre dont l’auteur possède un doctorat en lettres

Il y a des préjugés qui ont la vie dure. On pense qu’on écrira d’autant mieux qu’on possèdera un diplôme d’études supérieures en lettres. Pourtant, cela n’a rien à voir. On peut avoir un doctorat en littérature et écrire d’une façon terne, insipide, sans relief. C’est avec le cœur qu’on écrit, pas avec la tête.

Bien sûr, je ne parle pas des essais ou des livres pratiques, mais des récits de vie et des romans. Écrire est une sorte de don, un don qui se travaille. Nul besoin de diplôme pour cela. Pour apprendre à écrire, je ne connais pas d’autre recette que la lecture. Lire, lire et lire encore…

Un livre dont l’auteur fait l’unanimité dans les cercles littéraires

Chez un auteur aussi doué et aussi reconnu soit-il, je ne crois pas m’avancer en disant qu’il y a généralement dans son œuvre le meilleur et le pire. Il m’est arrivé de dévorer un livre en quelques heures et de m’endormir sur un autre au bout de quelques pages. Pourtant, ces deux livres étaient du même auteur.

Un bon livre (pour moi) répond à ces critères :

Il procure de l’émotion

Évasion, rêve, plaisir, ou encore de la frayeur. Bref, le livre ne vous laisse pas insensible, il vous fait chaud au cœur ou … froid dans le dos !

Il se dégage une atmosphère, une ambiance, un climat …

C’est important d’avoir des images qui vous viennent dans la tête lorsque vous lisez. Une pluie torrentielle qui résonne sur le toit, le vent qui fait un bruit de crécelle dans les peupliers, une voiture rouge qui démarre, une porte qui grince, un ciel bas et lourd, des bruits de pas dans la nuit …

L’auteur vous parle d’un homme, d’une femme, d’un enfant, et vous les voyez avec la même précision que s’ils étaient devant vous. Voici le conseil que je donne aux futurs auteurs : après avoir planté le décor, sollicitez l’imagination du lecteur, faites appel à ses cinq sens, nourrissez-le de détails pour qu’il se forge son propre univers à partir de votre récit.

L’auteur emploie des mots simples

Je préfère laisser la parole à Stephen King :« L’un des mauvais coups que vous pouvez porter au texte que vous écrivez serait d’en châtier le vocabulaire en cherchant à y introduire des mots longs ou rares parce que vous auriez honte des mots petits et courants que vous employez. Autant habiller votre chien ou votre chat en tenue de soirée. N’oubliez jamais que la première règle, en matière de vocabulaire, est d’utiliser le premier mot qui vous vient à l’esprit, s’il est approprié et expressif. Si vous hésitez et vous mettez à cogiter, vous finirez par trouver un autre mot -il y en a toujours un -, mais il sera sans doute pas aussi bon que le premier, ne traduira pas aussi bien ce que vous vouliez vraiment dire. » ( Extrait du livre : Écriture, mémoires d’un métier. Auteur Stephen King. Le livre de Poche.)

On peut s’identifier au héros ou du moins à l’un des personnages

C’est important pour le lecteur de pouvoir se reconnaître dans tel ou tel personnage, dans telle ou telle situation, dans tel ou tel décor, etc. Cela renforce la crédibilité d’un récit et le rend encore plus attachant.

On ressent à la lecture une certaine authenticité

À force de trop travailler un texte, de le triturer dans tous les sens, on le rend trop lisse. À trop gommer, il ne reste plus qu’une étendue plate, sans relief. Pour être vivant, un texte a besoin d’aspérités et d’imperfections (oui, imperfections, j’ose le dire, désolé pour les perfectionnistes !).

À travers les lignes, par-delà les mots, on doit entendre le cri du cœur. C’est à ce prix qu’un texte pourra être considéré comme authentique.

L’auteur nous donne envie d’écrire à notre tour

Sans commentaire. Vive le talent lorsqu’il est contagieux !

Après avoir refermé le livre, notre regard sur le monde n’est plus exactement le même.

Après la lecture, il s’est opéré en nous une prise de conscience. Un voile est tombé, notre horizon s’est élargi ; ne serait-ce que de quelques centimètres, c’est toujours ça de gagné !

mes conseils pour écrire sa vie dans un livre