L’autoédition consiste à éditer soi-même ses propres ouvrages sans passer par un éditeur. Si ce processus offre beaucoup de liberté aux auteurs, en contrepartie il y a un certain nombre d’obligations à respecter. Il ne suffit pas de faire imprimer son livre pour le vendre.
Vous aimeriez en savoir plus sur l’autoédition ? Je vous guide dans cet article en vous décrivant les différentes étapes. Ainsi, je répondrai aux nombreuses questions qui me sont posées régulièrement sur l’autoédition.
Les informations qui suivent sont valables uniquement sur le territoire français et dans le cadre d’une diffusion auprès du public. Si votre ouvrage est diffusé dans le seul cercle familial ou amical, bonne nouvelle, vous n’êtes pas tenu par ces obligations.
Quelles sont les formalités obligatoires ?
Le dépôt légal à la bibliothèque nationale
Voici la règle exacte : Conformément au décret n° 2015-318 du 21 mars 2015, l’éditeur (ou l’auteur dans le cas de l’auto-édition) doit faire parvenir au département du Dépôt légal un seul exemplaire des livres qu’il édite au plus tard le jour de leur mise en circulation.
Vous ête tenu à cette obligation à partir du moment où vous diffusez votre ouvrage auprès du public, même gratuitement. Son objectif : garantir la conservation du patrimoine culturel pour les futures générations.
Quand dois-je envoyer mon ouvrage à la BNF ?
Au plus tard, le jour de la publication.
Combien d’exemplaires dois-je envoyer ?
Un seul exemplaire s’il s’agit d’eun livre (document imprimé)
Cette démarche est-elle gratuite ?
Oui, elle est gratuite.
Cette formalité est-elle aussi obligatoire pour les livres numériques ?
Oui l’identification par un numéro ISBN est obligatoire pour les livres numériques, mais vous n’avez aucune démarche à faire. La Bibliothèque Nationale s’en chargera à votre place grâce à ses robots qui ratissent le web !
Cette formalité est-elle obligatoire si je publie gratuitement mon livre ?
Oui, elle est obligatoire.
Cette formalité est-elle toujours obligatoire ?
Non, vous n’avez pas cette obligation si vous diffusez votre livre uniquement dans votre cercle familial ou amical.
Un numéro ISBN pour identifier votre ouvrage
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La carte d’identité de votre ouvrage
ISBN ou International Standard Book Number est un système international de numérotation des livres. Il permet d’identifier tous les ouvrages publiés grâce à un code numérique. Son objectif est de faciliter les recherches et le traitement des commandes pour tous ceux qui ont la charge de diffuser les ouvrages : librairies, bibliothèques, centres de documentation, etc.
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Le numéro ISBN est-il aussi obligatoire pour les livres numériques ?
Oui, tout comme pour le livre papier, le numéro ISBN est obligatoire pour le livre numérique.
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Si je publie le même livre en format papier et en format numérique, dois- je avoir deux ISBN différents ?
Oui, vous devez avoir deux numéros différents, un pour le livre papier et un autre pour le livre numérique.
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À qui s’adresser pour l’obtenir ?
L’AFNIL (Agence Francophone pour la Numérotation Nationale du Livre) délivre les numéros ISBN. Il vous suffit de vous rendre sur son site et de remplir un formulaire pour recevoir un ou plusieurs numéros.
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L’attribution d’un numéro ISBN est-elle gratuite ?
Non, l’attribution n’est plus gratuite depuis mars 2019 lorsqu’il s’agit d’une première demande.
Il y a des frais de dossier :
35 € HT pour un traitement standard en 3 semaines.
80 € HT pour un traitement en urgence en 48 heures.
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Sur quelle partie du livre doit-il figurer ?
– Au verso de la page de titre (page du copyright) ou au pied de la page de titre, si aucun espace n’est prévu à cet effet au verso de la page de titre ;
– Dans la partie inférieure de la quatrième de couverture. Il figure sous la forme d’un code-barres.
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Comment insérer sous la forme de code-barres ?
Pour insérer le numéro ISBN sur la quatrième page de couverture, il existe des générateurs de code-barres. Certains sont mis gratuitement à votre disposition.
http://www.dicolor.com/generateur-code-barres-livre/
Quelles sont les mentions obligatoires :
- le nom (ou raison sociale) et l’adresse de l’éditeur ou de l’auteur autoédité;
- le nom (ou raison sociale) et adresse de l’imprimeur (le pays en cas d’impression à l’étranger) ;
- la date de l’achèvement du tirage ;
- la mention de l’ISBN ;
- le prix en euros ;
- la mention « Dépôt légal » suivie du mois et de l’année du dépôt.
Ces mentions sont inscrites habituellement à la dernière page de l’ouvrage, ou à la page précédant la page de titre.
Bien entendu, ces mentions ne sont obligatoires que si votre ouvrage est publié en dehors de votre cercle familial ou amical.
Mentions non obligatoires, mais recommandées
- Votre copyright qui permet de protéger votre oeuvre contre le plagiat.
- Le nom du photographe ou de dessinateur si vous avez fait appel à un artiste ou à un graphiste.
- Le nom du traducteur ou de la traductrice si vous avez fait traduire votre ouvrage
Comment protéger son œuvre ?
Protéger son manuscrit afin qu’il ne soit pas plagié n’a bien entendu rien d’obligatoire. La décision vous appartient. À mon avis cette procédure s’impose davantage pour un roman que pour un récit de vie. Le principe est de conférer à son œuvre une date d’antériorité qui vous permettra, en cas de litige, d’apporter la preuve de votre paternité.
1- Envoi recommandé et cacheté à votre propre adresse.
Vous vous envoyez votre manuscrit à vous-même sans décacheter l’enveloppe. Le cachet de la poste fera foi, le jour où vous devrez prouver que vous en êtes bien l’auteur. C’est une méthode un peu artisanale, mais qui a le mérite de coûter seulement quelques timbres.
2- L’envoi d’un mail avec un fichier joint
Même principe que précédemment pour l’envoi d’un manuscrit par la poste, mais cette fois par mail et sous format numérique. A priori, c’est gratuit.
3- Dépôt chez un notaire ou un huissier.
Une méthode classique mais efficace. Petit bémol : elle vous coûtera entre 100 et 200 €.
4- Dépôt auprès d’une société d’auteur.
Vous envoyez votre manuscrit sous format papier ou format numérique dans une enveloppe fermée à la Société Des Gens De Lettres (SGDL). En retour vous recevrez une attestation de dépôt et votre texte bénéficiera d’une protection pendant 4 ans. Ce service vous sera facturé 45 €. Il est bien entendu renouvelable.
5- Enregistrement d’une empreinte numérique
Cette alternative au dépôt de manuscrit est également proposée par la SGDL. Ce service de dépôt d’empreinte en ligne vous permet d’authentifier et de dater votre œuvre directement à partir de votre ordinateur. La durée maximum du renouvellement est de 10 ans. C’est pratique, sûr et rapide.
6- Dépôt d’un copyright
Vous déposez votre texte dans un espace d’archivage de 500 mégaoctets. Votre déclaration de droits d’auteur est alors archivée pour une durée illimitée. http://www.copyrightdepot.com/
Quel statut choisir ?
Vous avez le choix entre deux possibilités : la micro-entreprise (anciennement autoentrepreneur) et le statut d’artiste-auteur.
1) Le régime de la micro-entreprise vous permet de créer ou de cesser votre activité très facilement, sans coût financier et sans prise de risques.
La déclaration se fait auprès de l’URSSAF
2) Le statut d’artiste-auteur. La déclaration se fait auprès de l’URSSAF des artistes-auteurs.
Ce statut offre des avantages sociaux intéressants et une fiscalité avantageuse. Depuis 2021, il est accessible aux auteurs auto-édités.
Etant donné que le statut juridique de l’auto-éditeur ne relève pas de ma spécialité, je prèfère laisser la parole à d’autres sites :
Patrick du Boisbaudry