Un soir, le printemps venait juste d’arriver, je reçois un appel d’une cliente qui suivait une de mes formations. Elle était au tout début de l’écriture de son autobiographie et avait un blocage. Elle n’arrivait plus du tout à avancer alors que selon son expression, elle avait écrit dix premières pages « à la vitesse de l’éclair ».
Je m’en étonnais, car une semaine auparavant elle avait fait preuve d’un enthousiasme débordant. Tout feu, tout flammes, elle s’était lancée dans l’écriture sur les chapeaux de roue. Que pouvait-il donc se passer dans sa tête pour en arriver là ?
Après avoir conversé avec elle, j’ai vite compris ce qui clochait : elle avait tout simplement brûlé une étape essentielle : la phase de préparation. Voulant démarrer trop vite, elle s’était essoufflée.
Autre exemple encore plus étonnant avec un client cette fois-ci. Un matin, je trouve dans ma messagerie un mail désespéré qui portait sa signature. Pourtant, jusqu’à présent tout avait bien marché pour lui. Il avait franchi toutes les étapes avec succès et avait presque terminé la phase de relecture et les corrections de son récit de vie.
Alors qu’il touchait au but, pourquoi ce coup d’arrêt ? C’est en lisant des interviews d’auteurs qui venaient de publier leur premier livre que ses doutes s’envolèrent. Après tout, puisqu’ils l’avaient fait, lui aussi en était capable.
Tout cela pour vous dire que la panne d’écriture peut arriver à tout moment de votre projet, au début, au milieu ou à la fin. Voici quelques conseils qui, j’espère, vous éviteront ces désagréments.
1) Avoir une vision claire de ses objectifs
Je considère ce conseil comme le plus important. Si vous deviez n’en retenir qu’un seul, ce serait celui-ci. C’est la phase de préparation à l’écriture d’un livre, elle est incontournable.
Si vous grillez cette étape, vous aurez beaucoup de mal à aller au bout de votre projet. Il faut en effet avoir une bonne raison d’écrire son histoire pour rester motivé. Si vous écrivez vos mémoires pour passer le temps, parce que vous n’avez rien d’autre à faire ou pour faire plaisir à une personne de votre entourage, vous risquez de lâcher « l’affaire » en cours de route.
Posez-vous simplement la question : « pourquoi ai-je décidé de raconter mon histoire dans un livre ? Cette décision vient-elle véritablement de moi ? Si oui, qu’est-ce qui me motive ? » Il y a sans doute plusieurs raisons, mais il y en a une qui surpasse certainement toutes les autres. À vous de la trouver !
2) Écrire dans un endroit accueillant
N’écrivez pas sur un coin de table, n’écrivez pas dans une position inconfortable. C’est important de se sentir bien lorsqu’on écrit.
Cherchez un lieu chargé d’ondes positives. Un endroit accueillant dans votre appartement, votre maison, votre jardin, sur votre terrasse aux beaux jours, etc. Vous pouvez aussi écrire à l’extérieur, par exemple dans le calme d’une bibliothèque.
Si vous êtes du genre « rêveur », positionnez-vous devant une fenêtre et cherchez votre inspiration dans le ciel (c’est mon cas). Si vous êtes plutôt du genre « en prise avec la réalité », « les pieds sur terre », mettez-vous face à un mur, c’est d’ailleurs excellent pour la concentration.
Un dernier conseil : une fois que vous avez trouvé l’endroit idéal, essayez de vous y tenir.
3) Se fixer un calendrier (date butoir)
Fixez-vous une date butoir pour la sortie de votre livre, mais également si possible à chacune des étapes de votre travail d’écriture.
Par exemple : le 2 mars, mon plan doit être prêt. Le 16 mai, je dois avoir terminé le premier jet. Le 9 juillet, mon tapuscrit aura été entièrement réécrit. Le 20 juillet, l’orthographe et la grammaire doivent avoir été entièrement revues. Le 23 juillet, la mise en page de mon récit sera terminée. Etc.
Gardez votre calendrier en permanence sur votre bureau, mais si vous dépassez les délais, n’en faites pas un drame. Rallongez les délais en douce, ni vu ni connu. Personne n’en saura rien !
4) Trouver le titre de son futur livre
Si vous manquez de motivation, arrêtez momentanément d’écrire pour chercher un titre qui vous plaise. Mettez le temps qu’il faut. Faites une sorte de brainstorming.
Ne craignez rien, ce n’est pas un engagement à vie, vous pourrez toujours changer le titre s’il ne vous plaît plus une fois votre récit achevé. Vous pourrez même aller plus loin en imaginant l’illustration de la couverture.
Dès que vous flancherez, vous fermerez les yeux pour vous imaginer en train de feuilleter votre livre. Cela peut vous paraître simpliste, pourtant beaucoup de mes clients m’ont avoué avoir appliqué cette méthode avec succès.
5) Lister toutes les satisfactions que l’écriture d’une autobiographie peut apporter
Classique pour se motiver, mais terriblement efficace. Quelques exemples : Je serai un auteur ; j’aurai enfin réalisé mon rêve : écrire ma vie ; j’aurai été au bout de mon projet ; je partagerai mon histoire ; je me sentirai plus léger ; j’aurai fait passer des messages qui me tenaient à cœur ; j’aurai pu m’expliquer, me faire comprendre, dissiper un malentendu ; on me connaîtra mieux ; j’aurai permis à ma descendance de mieux connaître ses racines; je laisserai une trace ; etc.
6) Lister tous ses regrets si son livre ne voit pas le jour
Même chose que précédemment, mais à l’envers.
7) Relire ce qu’on a déjà écrit
C’est un exercice que j’ai pratiqué de nombreuses fois lorsqu’il m’arrivait d’être un peu moins motivé. Relisez à voix haute ce que vous avez écrit. Pour retrouver de la confiance, rien de tel. Faites l’essai, vous serez convaincu.
En écoutant (je dis bien « écouter », car je vous conseille vraiment de relire à voix haute) ce que vous avez écrit, vous aurez la satisfaction d’être passé à l’action. Il y a tellement de personnes qui rêvent d’écrire et se trouvent des tas d’excuses pour ne pas le faire : manque de temps, je ne suis pas un écrivain, je suis mauvais en orthographe, on va me juger, etc. Vous au moins vous aurez agi.
Peu importe, si vous n’avez pas encore écrit beaucoup de pages, peu importe si votre style est maladroit, vous l’améliorerez au fil de l’écriture. Le plus important est le premier pas et vous l’avez fait.
8) Lire une excellente autobiographie
Lorsque je lis un bon livre, cela me donne encore plus envie d’écrire. Si vous êtes comme moi, allez dans une bibliothèque et lisez des récits de vie (autobiographies).
Certains livres vous captiveront vous donnant envie de vous installer à votre bureau et de prendre votre stylo ou la souris de votre ordinateur. La lecture, c’est souvent stimulant. Lire est la meilleure école pour apprendre à écrire. C’est beaucoup plus efficace qu’un doctorat en lettres !
Non seulement vous améliorerez votre façon d’écrire, en lisant d’autres récits, mais vous aurez de nouvelles idées pour écrire le vôtre.
9) En parler autour de soi
Oui, je sais vous allez peut-être bondir en lisant ce conseil. J’entends déjà certains d’entre vous protester : ah non, pas de pression !
Pitié, je ne veux pas qu’on me pose la question chaque matin : « Alors tu en es où, ça avance ? » Pourtant, lorsqu’on craint de tomber en panne de motivation, en parler autour de soi, c’est le meilleur remède.
Certes, cela créera une certaine pression, mais dans le bon sens. Vous voudrez absolument relever le défi et vous vous sentirez pousser des ailes. Vous avez signé un engagement en en parlant autour de vous, plus question de faillir !
Parler de votre projet autour de vous, c’est vous mettre au pied du mur. Et se mettre au pied du mur, c’est selon moi la meilleure façon de réussir, puisqu’on a plus le choix de faire autrement.
10) Arrêter de penser aux lecteurs
C’est un conseil que je donne souvent à mes clients, du moins lorsqu’ils en sont à la première étape de l’écriture, autrement dit au premier jet. Bien sûr ce conseil n’est plus valable dans la phase de relecture, au moment d’affiner, de corriger, de réécrire.
Mais pourquoi oublier le lecteur, allez-vous peut-être me demander ? Parce que souvent, on tourne en rond en se demandant ce que untel ou untel va penser de ce que nous avons écrit.
Est-ce que cette scène ne va pas choquer ? Est-ce que c’est compréhensible ? Est-ce que je ne me perds pas trop dans les détails ? Comment va-t-on juger mon style ? Bref, toute une série de questions qui sont utiles, mais qui arrivent trop tôt. Le premier jet doit être libéré de toute censure. Gardez ces questions pour la phase de relecture.
11) Lire des interviews d’auteur
Si les questions sont souvent les mêmes, les réponses sont toujours très différentes. Dans la plupart des interviews, ces nouveaux auteurs (c’est souvent leur premier livre) partagent leur expérience et vous donnent des conseils.
Profitez-en ! C’est très stimulant de constater qu’écrire un livre, ce n’est pas aussi difficile qu’on se l’imagine. interviews