Photographie Anna Tara Zevich Pexels
L’écriture d’un récit de vie possède des vertus parfois insoupçonnées. Pour en tirer tous les bénéfices, il est important de bien distinguer deux étapes : l’écriture et la relecture.
La première étape, l’écriture, est celle du lâcher prise. Elle nous permet de vider notre cerveau, de désengorger nos pensées tout en exerçant notre créativité. Elle nous offre également l’opportunité de poser des choses lourdes sur le papier afin de nous sentir plus léger.
La deuxième étape, la relecture, est celle de la découverte, de la prise de conscience de qui nous sommes à travers notre parcours de vie.
L’écriture et la relecture sont deux étapes complémentaires, indissociables.
1) Vous développerez votre créativité
Lorsqu’on écrit un livre, il y a plusieurs manières d’exercer son imagination et donc de donner libre cours à son esprit créatif : la conception du plan, l’angle avec lequel on aborde les souvenirs, la rédaction des légendes des photographies, le choix des titres de chapitre, la sélection d’une illustration pour la couverture et bien sûr le titre de son futur ouvrage.
2) Vous ferez travailler votre mémoire
Nous faisons largement appel à notre mémoire en faisant resurgir nos souvenirs à partir de faits, d’évènements, de rencontres, etc. qui ont marqué notre vie.
Il ne suffit pas de ressusciter les souvenirs juste pour les énumérer, encore faut-il les explorer de l’intérieur pour en extraire les détails les plus significatifs, les plus révélateurs, autrement dit pour en extraire la « substantifique moelle » qui donnera tout son sens à notre récit.
3) Vous solliciterez votre intelligence
Mais oui, l’écriture sollicite notre intelligence, met à l’épreuve notre façon de raisonner.
Prenons l’exemple de l’établissement d’un plan. Pour qu’il tienne la route, il nous faudra raisonner, faire preuve de logique. Etre cohérent.
C’est grâce à ce plan que nous pourrons écrire un récit ordonné, agréable et facile à lire.
4) Votre vie vous apparaitra plus clairement.
Très souvent, on manque de recul par rapport à sa propre vie, on a le nez sur le guidon pour reprendre une expression populaire. Écrire permet de prendre de la distance pour mieux discerner ce qui est essentiel dans notre parcours de vie et ce qui l’est moins.
C’est comme si nous posions notre vie devant nous pour mieux la regarder, mieux l’appréhender, mieux la cerner.
Nous allons faire des découvertes, parfois surprenantes. Certaines de nos attitudes ou certains de nos comportements que nous ne comprenions pas vont, comme par magie, s’éclairer à la lecture ou relecture de nos écrits. Ecrire sa propre histoire dans un livre ressemble à une aventure qui pourra nous conduire de découvertes en découvertes.
5) Vous vous allégerez en libérant vos émotions
Comme la peinture, la musique, le chant ou la sculpture, l’écriture peut être utilisée comme thérapie. Il y a des choses que l’on garde en nous comme un poids sur le cœur et dont nous n’avons jamais pu nous libérer par la parole. Il est souvent plus facile de s’en délivrer par l’écriture.
Grâce au pouvoir des mots, on s’allège de sa douleur en la déposant sur le papier.
6) Vous apprendrez à mieux vous connaitre et donc à mieux vous comprendre
Au moment de l’écriture, vous dialoguerez avec vous-même, allant parfois jusqu’à l’introspection. Pour le Larousse introspection signifie : Observation méthodique par le sujet lui-même de ses états de conscience et de sa vie intérieure. Ecrire sur sa vie peut conduire à une belle rencontre avec soi-même.
Au moment de l’écriture ou de la relecture, nous découvrons des aspects de notre caractère que nous ignorions peut-être ou dont nous n’avions pas conscience. Par exemple, concernant nos histoires amoureuses, nous pourrons constater que nous sommes attirés toujours par le même genre de personnes.
En remontant un peu plus haut dans notre récit, nous pourrons alors faire le rapprochement entre une partie de notre histoire et cette attitude. Nous serons amenés à une prise de conscience qui pourra nous être bénéfique pour ne pas répéter certains comportements dont nous voulons nous débarrasser.
À contrario, nous pourrons nous pencher sur les choses que nous avons réussies en suivantle même raisonnement.
7) Vous vivrez un moment privilégié avec vous-même
C’est tellement rare de pouvoir se poser dans un monde où tout va toujours plus vite, où nous sommes sollicités de partout, où le silence intérieur devient un luxe. Rien d’étonnant si la méditation est en vogue.
Écrire sur sa vie est un moment privilégié qui favorise la rencontre avec soi-même dans un silence troublé seulement par le ronronnement de l’ordinateur ou le bruit du stylo sur le papier. L’écran de notre ordinateur ou la feuille blanche deviendront notre miroir.
8) Votre histoire deviendra un tremplin pour un nouveau départ
J’avoue que le mot « FIN » que l’on met après le dernier mot de son récit porte bien mal son nom. En fait, il est une transition vers un nouvel avenir, ouvre de nouvelles perspectives de vie qui sans l’écriture n’auraient sans doute jamais vu le jour. D’ailleurs, il n’y a pas d’âge pour écrire sa vie.
Écrire sur sa vie, c’est faire un retour sur son passé pour mieux éclairer l’avenir. Écrire sa propre histoire, c’est aussi une forme de renaissance. Cela peut conduire à donner un nouveau sens à son existence.
9) Vous ferez de l’écriture une source d’énergie
À condition de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, on retire toujours quelque chose de positif, même dans un parcours semé de douleurs et d’échecs. Oui, dans toute vie, il y a de belles choses, de beaux moments. Nous en tirons une force nouvelle. Nous avons tous un trésor en nous.
Patrick bonsoir,
Je reçois ton message et ton article, et je m’empresse d’y porter un commentaire.
Ce que tu dis est tout à fait exact.
En effet, par ma formation en psycho, je peux t’assurer, ainsi qu’aux lecteurs de cette page, que l’écriture a bien des vertus thérapeutiques.
En effet, certains psys m’envoient des personnes qui n’arrivent pas à « percer » l’abcès qui les fait souffrir et souvent depuis des années. On entame alors une biographie thérapeutique. Même par Skype cela devient aujourd’hui possible.
Le fait de se dire dans un entretien d’écriture puis de se relire pour les corrections permet d’exprimer les maux, d’en prendre conscience et de décider d’aller de l’avant.
Certes, tous les biographes ne peuvent pas travailler ainsi et ce serait un danger pour la personne comme pour le biographe de se lancer dans cet exercice sans formation préalable. Il faut avoir un certain recul et une expérience dans le monde psy, mais c’est une solution aux blocages que des personnes vivent. Le mal les empêche d’avancer et surtout d’être heureux.
Ceci dit, commencer par écrire est un début de guérison. Ça ne coûte pas cher et en plus ça peut rapporter gros, car le Bonheur n’a pas de prix.
En écrivant sur du papier, on allège sa douleur, c’est vrai, mais je dirai même mieux, en relisant, on arrive à la soigner, à en guérir et à rebondir. Je dirai que pour certains le nouveau départ se trouve au bout de la plume.
Vraiment, comme toi, je conseille à chacun de faire cet exercice ou de se faire accompagner. C’est tellement important que de se libérer et de respirer, enfin, le bonheur. Alors, à vos plumes !
André CORTIAL – A LA BELLE PLUME –
Bonsoir André
Merci pour ces compléments d’information très utiles et longue vie à LA BELLE PLUME puisque tu exerces le beau métier de biographe.
Patrick
Merci infiniment pour toutes vos explications concernant l’écriture d’une autobiographie.
Cela est très bien écrit, et je dois avouer que je me retrouve dans pas mal de passages que vous avez décrit. Au fil de la lecture, on imagine tout de suite le talent que vous avez en tant qu’écrivain.
Aujourd’hui, je suis fier de travailler avec vous dans la conception de mon livre autobiographique.
Merci encore pour tous les supports que vous réalisez.
Bonjour Manuel
Ravi que vous vous retrouviez dans les points évoqués dans l’article.Merci pour vos compliments, je suis toujours preneur.
Je suis également très content de contribuer à la réalisation de votre futur livre.
Patrick
Ces 9 points m’ont particulièrement interpellés, aujourd’hui retraité mais hélas « jeune » divorcé je viens d’achever une analyse pour me comprendre.
Par ailleurs je tiens depuis très longtemps un journal, tout cela m’a beaucoup aidé et appris. Je retrouve pour moi tout ce que vous dites dans ces 9 points.
Bonjour Gilles
Merci pour votre témoignage très encourageant !
Patrick
j’ai écrit et fait imprimer mes mémoires il y a quelques années, que j’ai offert à mes petits enfants. j’ajouterai aux 9 bénéfices cités :
– faire connaître la famille que nos enfants et petits enfants n’ont sans doute pas connu et quelque part prolonger leur mémoire
– faire connaître les manières de vivre 50 ans plus tôt (ou plus), les mentalités, les difficultés, la guerre …
– faire comprendre à nos enfants qu’on est tous le résultat de ce qu’on a vécu
et je pense qu’on pourrait sans doute ajouter encore beaucoup de choses.
En ce qui me concerne ça m’a fait me juger avec plus d’indulgence qu’auparavant parce que je voyais « de l’extérieur » ce que j’avais vécu et comment je l’avais vécu. ça m’a permis de mieux comprendre ma mère aussi. c’est un excellent exercice au plan de la manière de s’exprimer, on est obligés de chercher le mot juste pour exprimer exactement ce qu’on veut dire. Je ne peux qu’encourager ceux qui hésitent à se lancer ce défi !
Bonjour Martine
Merci de nous avoir signaler ces autres bénéfices concernant l’écriture d’une autobiographie. Ils sont en effet très importants.
Je partage également votre avis concernant l’indulgence. Mieux connaître, c’est mieux comprendre. Et mieux comprendre incite à moins juger.
Patrick
Merci, tout simplement! Magique mise en mot de tellement d’essentiels! Bravo
Merci à vous Nicole pour vos encouragements !
Patrick
J’ai tapé dans le moteur de recherche : écrire son livre » et me voici ici. J’ai lu votre article et c’est dur celui ci que j’ai voulu m’exprimer.
Il est parlant car je me suis retrouvée dans les 8 bénéfices et pourtant je n’en suis qu’aux prémices de ma vie racontée dans un livre.
Les idées sont là, l’envie aussi mais le temps lui ne l’est pas. Alors je note des petits bouts de mes idées et j’essaie de les retranscrire.
J’ai écrit 5 pages A4, oui je sais c’est très peu, mais écrire mon histoire du haut de mes 33 ans c’est aussi ma thérapie. J’ai compris que je pouvais avancer dans ma vie en acceptant le passé mais aussi en le comprenant. Alors même si je ne sais pas encore quel sera son public, je sais que par les mots je soigne mes maux.
Ravie de voir des conseils comme les votres à l’attention de tout ces novices dans le jeu de retranscrire nos récits de vie respectifs.
F.P
Bonjour
Merci pour votre témoignage.
5 pages A4, c’est déjà un bon début et il n’y a pas d’âge pour écrire son histoire.
Je vous souhaite une bonne continuation dans l’écriture.
Patrick