Je n’ai pas appris à écrire à l’école !
Je n’ai pas appris à l’école ni à l’université
Je n’ai pas appris à écrire à l’école.
J’ai juste appris l’orthographe et encore, il restait toujours quelques fautes dans mes dictées.
Je n’ai pas appris à écrire à l’université.
Il est vrai que je ne suis pas allé jusqu’au doctorat, mais ne croyez pas que les docteurs en lettre ou que les agrégés de littérature ont obligatoirement une superbe plume. Certes ils écrivent en bon français et leur texte est bien structuré, mais tous n’ont pas pour autant une écriture séduisante qui captivera les lecteurs. Dans l’écriture, il y a une dimension que l’université n’enseigne pas : l’émotion grâce au pouvoir des mots. Rien à voir avec les textes froids et didactiques que l’on nous enseigne.
Je n’ai pas appris à écrire lorsque j’exerçais le métier de consultant en communication écrite pour les entreprises.
Mon vocabulaire comme mon style étaient par principe limités. C’était du genre : une équipe performante, un sens de l’innovation, une technologie avancée, etc. Bref, rien qui pouvait faire vibrer !
Voilà comment j’ai appris à écrire !
Par la lecture.
En lisant beaucoup.
Mais en variant les auteurs et les styles de littérature.
Je naviguais des auteurs classiques aux auteurs contemporains, des auteurs français aux auteurs anglais, américains, allemands, russes, japonais, brésiliens, africains, indiens, etc. mais je lisais toujours des livres traduits en français.
Au fil de mes lectures, j’ai sélectionné les auteurs avec lesquels j’avais davantage d’affinités et j’ai lu presque tous leurs livres.
Ma méthode était la suivante. Je lisais à voix haute les textes pour m’imprégner du rythme et de la sonorité. C’est lorsque l’on fait cet exercice que l’on perçoit les différences de style d’un auteur à l’autre. À la lecture silencieuse, c’est moins évident.
Mais le véritable cœur de ma méthode était le suivant : j’apprenais par cœur un passage et je me le récitais en bon élève studieux. Je m’apercevais alors que si j’avais bien mémorisé le sens de ce qu’avait voulu écrire le romancier, les mots de vocabulaire qui me revenaient à la mémoire n’étaient pas ceux de l’auteur. Ils étaient moins riches, moins précis. L’écrivain avait des mots plus justes que les miens pour faire passer la même émotion ou raconter le même évènement. Cela m’a permis d’enrichir mon vocabulaire, de l’affiner.
En lisant, je me suis également amélioré en orthographe de façon presque automatique à force de voir défiler des phrases écrites sans la moindre faute.
Quels furent mes professeurs ?
Il y en a tellement que je ne pourrais pas tous les citer.
En voilà juste quelques-uns parmi les plus connus : Marguerite Duras, Guy de Maupassant, Honoré de Balzac, Joseph Conrad, Michel Houellebecq, Russel Banks, Blaise Cendrars, Jean Giono, Richard Bach, Françoise Sagan, Émile Zola, John Steinbeck, Georges Simenon (que je redécouvre en ce moment), François Mauriac, Nina Berberova, Stefan Zweig, Stephen King, etc.
J’avoue avoir un faible pour Marguerite Duras et pour la littérature américaine de toutes les époques.
Pour me résumer : ce qui est encourageant c’est que pour bien écrire, il n’est pas nécessaire d’avoir fait de hautes études.