Lorsqu’on souhaite être publié à compte d’éditeur, outre le talent, détermination et patience sont d’importantes clés du succès. C’est ce que démontre le témoignage de Carole Vaquette-Touré qui a réussi un long parcours en surmontant divers obstacles. Dans cet interview, l’auteur donne des conseils très utiles aux futurs auteurs et surtout … des raisons d’y croire. Petit rappel concernant la différence entre le compte d’éditeur et le compte d’auteur. Les éditeurs à compte d’éditeur publient votre ouvrage sans vous demander le moindre centime. Vous recevez alors un pourcentage sur les ventes appelé « droit d’auteur ». L’éditeur à compte d’auteur est un prestataire de services. Il vous fait payer ses prestations pour publier votre livre ; les tarifs sont parfois exorbitants et la promotion de l’ouvrage souvent inexistante.
Vous avez écrit « Le plus beau cadeau qu’il m’ait fait » aux éditions Bussière. Il s’agit de quel genre d’ouvrage ?
Il s’agit d’un témoignage.
Quel sujet traitez-vous ?
Ce livre traite du décès de mon compagnon âgé à l’époque de 28 ans, alors que j’étais professeur des écoles, alors que je ne savais pas quel était le sens de ma vie…
Quand il est mort, j’ai compris… pas de suite bien sûr. J’ai d’abord eu de la colère, de la tristesse et, peu à peu, il est venu me parler dans mes rêves ; ce qui m’a permis de comprendre qu’après la mort, tout continue.
On pourrait dire que ça traite de la mort, de l’après-vie, de ma façon d’avoir surmonté.
En combien de temps l’avez-vous écrit ?
J’ai écrit de 2012 à 2014, en débordant un peu sur 2015… entre 2 ans et demi et 3 ans d’écriture, mais pas en continu bien sûr !
Avez-vous toujours eu l’intention de le publier ?
À la base j’écrivais mes rêves, mes introspections dans un cahier. Puis, un jour, une amie m’a dit de taper sur ordi pour tenter d’être publiée un jour et de permettre à des gens de trouver espoir dans mon récit… Donc, à partir du moment où je suis passée du cahier au PC, oui, je comptais bien être publiée.
À combien d’éditeurs avez-vous envoyé votre manuscrit ?
16 maisons d’édition au total (à compte d’éditeur)
4 ou 5 maisons à compte d’auteur mais celles-ci acceptent tous les manuscrits à condition que l’on paie 2000€ en moyenne pour seulement 600 exemplaires…
Comment avez-vous sélectionné les éditeurs ?
J’ai sélectionné des maisons qui publient des témoignages divers, ainsi que des maisons qui publient des livres à thématique « ésotérique », ou encore sur le « bien-être », « développement personnel ».
Avez-vous eu des moments de doutes, de découragement ?
Oh que oui ! Parfois, des mois sans ouvrir mon tapuscrit/manuscrit, à attendre des réponses des maisons d’édition, en essayant de ne pas trop espérer, de ne pas trop me faire d’illusions. Parfois, je me suis demandé si en fait, j’ai été amenée à écrire juste pour moi-même. Parfois, des auteurs m’ont dit de ne pas être pressée et que, à tout moment ce manuscrit pouvait être publié, même dans 10 ans… Alors j’ai lâché prise.
En mars 2015, alors que j’étais en Thaïlande, j’ai prié Bouddha de m’éclairer. J’ai demandé de me dire si ce livre valait la peine d’être publié, si oui qu’il me fasse signe au plus vite, si pas de signe, je me résignerais et abandonnerais…car peut être ce livre ne valait pas la peine, ne méritait pas d’être lu… Trois jours plus tard, j’ai reçu un mail des Editions Bussière.
Quels types de réponses avez-vous reçus ?
J’ai reçu des réponses toutes faites de certaines maisons d’édition, des lettres type.
J’ai reçu aussi de gentilles réponses de comités de lecture qui m’ont vraiment lue, et ont été touchés par mon histoire mais ne pouvant pas me publier car mon manuscrit ne rentrait pas dans leur catalogue éditorial.
D’autres qui m’ont dit aussi avoir déjà ce genre d’ouvrage dans leur catalogue.
Selon vous, qu’est-ce qui a décidé les éditions Bussière à publier votre livre ? Comment cela s’est passé ? Un coup de fil ? Une lettre ? Quelle fut votre réaction ?
Un coup de cœur de mon éditrice, je pense, l’a décidée. Aussi, la thématique qui entrait parfaitement dans leur catalogue… quoi que… J’explique : j’ai déposé le manuscrit en septembre 2015 à Paris directement, j’ai téléphoné en Octobre/Novembre 2015 pour savoir ce qu’ils pensaient de mon manuscrit ; et là, une dame très sympathique m’a parlé, et m’a dit avoir adoré mon manuscrit. J’ignorais que c’était la directrice générale elle-même. Par contre, elle était navrée de me dire que pour le moment, son collaborateur ne souhaitait pas me publier car ils éditent peu de témoignages. La dame (qui était en fait l’éditrice) m’a envoyé un email en mars 2016 me demandant brièvement si j’avais trouvé un éditeur. Je lui ai d’abord demandé qui elle était ne sachant pas de qui provenait cet email. Elle m’a ensuite répondu que c’était la directrice des Éditions Bussière qui souhaitait me publier. J’étais en Thaïlande. J’avais hâte de rentrer pour commencer cette aventure, j’étais tellement heureuse de concrétiser enfin mon rêve !
Est-ce le premier livre que vous publiez ?
Oui, c’est le premier livre.
Quelle fut votre réaction lorsque vous avez tenu votre livre entre les mains pour la première fois et que vous avez vu le nom de l’auteur ?
Incroyable, on ne peut pas y croire au début ! Voir son nom et sa photo sur un livre fait vraiment un effet saisissant !
Quelle promotion faites-vous de votre livre, de votre côté ou accompagnée par la maison d’édition ? Salons du livre, interviews dans la presse, réseaux sociaux, blogs, etc.
De mon côté j’utilise Facebook, je fais des dédicaces dans les librairies de mon département, pour le moment car je compte aller partout ! J’ai fait un salon du livre dans la Somme, avec plus de 40 auteurs ! J’ai eu quelques articles dans le journal régional, le Courrier Picard. Je démarche moi-même dans les librairies locales des villes qui m’entourent. J’écris moi-même aux journalistes presse, radio, et aussi TV 😉
Ma maison d’édition a une attachée de presse, qui elle, envoie des exemplaires à des journalistes afin qu’ils fassent un article au sujet du livre. L’attachée de presse envoie aussi des mails aux radios, etc. Prochainement une émission de Radio.
Avez-vous déjà vendu des livres ? Si oui combien ?
La maison d’édition en a tiré 1500 pour commencer, on estime que depuis sa sortie, en un mois, 400 ont été vendus, mon éditrice va m’informer plus précisément.
Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui souhaite publier ? (Les erreurs à éviter, etc.)
Persévérer, sélectionner les maisons qui correspondent à votre thème/genre, etc. Déposer les manuscrits soi-même dans les maisons (passer une journée à Paris)…
Se faire relire par des personnes de tous horizons : jeunes, vieux, femmes, hommes, grands lecteurs, petits lecteurs, et pourquoi pas, faire lire à des auteurs confirmés. Un auteur très très connu m’a lue pour me donner son avis, j’ai osé lui envoyer mon manuscrit par email, et demander des conseils… et à ma grande surprise, il m’a lue et répondu ! Il faut oser demander des conseils lors des salons du livre, et pourquoi pas de l’aide pour être publiée. La relecture, la correction, réécriture de certains passages, etc. est l’étape la plus difficile et la plus importante à mon goût, c’est la finition, et c’est ce qui fait tout ! Là, les autres peuvent aider en donnant un regard extérieur.
Par contre, je voudrais prévenir qu’ aucun auteur ne m’a pistonnée pour m’ouvrir une porte, mais au moins, j’ai la satisfaction d’avoir su trouver une maison d’édition toute seule…
Les refus des maisons d’édition ne veulent pas dire que vous ne serez jamais publié, ça veut juste dire que ce n’est pas le moment.
Que retirez-vous de cette expérience en tant qu’auteur ?
Toujours garder la foi, la confiance en son manuscrit, tant que votre cœur vous dit que ce doit être publié, il faut alors persévérer car cela se réalisera tôt ou tard.
D’ailleurs, ce peut être tôt, comme tard, donc patience et persévérance !
Pour vous procurer l’ouvrage de Carole :
Si vous aussi avez publié un récit de vie ou une autobiographie à compte d’éditeur, à compte d’auteur ou en autoédition, contactez-moi pour raconter votre parcours et parler de votre livre.