Indiquer notre date et notre lieu de naissance, le nom de notre instituteur à l’école primaire, le nom de nos parents et grands-parents, leur profession, le jour et l’année de notre mariage, la date de naissance et les prénoms de nos enfants … c’est bien
Mais aurons-nous pour autant fait le récit de notre vie ?
Ne manquera-t-il pas l’essentiel ?
Car j’imagine que ni vous ni moi, ne souhaitons que notre livre soit un simple catalogue qui se contente de dérouler les évènements dans le bon ordre : naissance, enfance, travail, mariage …
Qu’ils soient agréables ou douloureux, les souvenirs ont tous un point commun, ils sont chargés d’émotion. Ce sont eux qui donneront vie à notre récit de vie. Qui feront vibrer nos lecteurs. Sans souvenirs, pas d’anecdotes. Et sans anecdotes, notre récit risque d’être fort ennuyeux, quelle que soit sa qualité par ailleurs.
D’ailleurs ce ne sont pas les souvenirs qui nous manquent, nous en avons des dizaines, voire des centaines mais voilà, lorsque nous sommes devant la fameuse page blanche, ils refusent de venir sur commande.
Bien souvent, ils surgissent sans crier gare et repartent aussitôt. Pour les attraper au vol, il faudrait les noter scrupuleusement sur un cahier qui ne nous quitterait jamais. Impensable !
Heureusement, il existe quelques petits trucs qui permettront de faire ressurgir vos souvenirs au bon moment comme sous l’effet d’une baguette magique ! Pour les avoir testés avec succès auprès de mes clients, je vous les livre en quelques lignes.
1) LES PHOTOS
Vous avez certainement un album photos chez vous, peut-être même plusieurs. Prenez-en un, ouvrez-le et prenez le temps de le feuilleter. Pas trop vite, dès qu’une photo attire votre attention, arrêtez-vous et détaillez-la. Examinez le décor, les personnes qui y figurent, la façon dont elles sont habillées. Il y a une maison, un jardin, une voiture qu’on aperçoit en haut à gauche, juste derrière la grille, d’ailleurs n’était-ce pas celle de votre oncle.
Oui, vous vous en souvenez maintenant, c’est ce jour là qu’il vous a emmené au bord de la mer, juste après la photo. Et le petit museau noir qui dépasse en bas à droite, n’est-ce pas celui de votre petit chien ou de votre hamster. Non, de votre chien bien sûr. Vos parents vous en avaient fait cadeau le jour de vos 10 ans, un grand jour pour vous.
Continuez à détailler la photo, faisait-il beau ce jour là ? Essayez de vous rappeler dans quelles circonstances et à quelle occasion elle a été prise. Qui a photographié ? Comment étiez-vous habillé ? Pour remonter le temps, débusquer les souvenirs, chaque photo, même en apparence la plus anodine, contient des trésors.
2) LES LETTRES ET CARTES POSTALES
Si un jour, quelqu’un de votre famille ou vous-même, avez eu l’heureuse idée de collectionner les cartes postales, elles vous seront bien précieuses. Pas tant pour le texte qui se résume bien souvent à « il fait beau et les vacances sont super ! », mais davantage pour la photo qui renseigne sur la destination de ces heureuses vacances.
Même chose pour le courrier mais je m’y attarderai pas car cela va de soi.
3) LA MUSIQUE
Essayer de retrouver les chansons que vous écoutiez à l’époque, anciens tubes ou pas ! Certaines musiques et certaines paroles sont souvent liées à des souvenirs précis.
4) LES DESSINS
Les vôtres mais aussi ceux de vos enfants …
5) LES ECHANGES AVEC VOS PROCHES
Passez en revue quelques personnes que vous avez connues, famille ou amis ou simples relations mais dont la rencontre vous a marqué. Je suis sûr que certaines d’entre elles vous rappelleront des anecdotes savoureuses qui pourront figurer dans votre autobiographie.
6) LES SENTIMENTS
Énumérez des sentiments et essayez de trouver des souvenirs qui s’y rattachent. Exemples : bonheur, liberté, peur, colère, cruauté, tristesse, amour, vengeance, tristesse, cafard, ennui, honte, fous rires …
7) LES 5 SENS
– l’odorat : l’odeur du café que préparait votre grand-mère, celle du cirage que votre père étalait sur ses chaussures, le parfum du premier lilas …
– le goût : celui des premières cerises cueillies dans l’arbre du jardin ou celui des bonbons roses achetés à la petite épicerie du coin,
– l’ouïe : la locomotive à vapeur, la mare aux grenouilles, le bruit des hyènes dans le désert lors de votre voyage de noces en Tunisie
– la vue : la toute première fois que vous avez vu la montagne ou la mer … la vue que vous aviez du balcon de votre première maison …
– le toucher : les joues rugueuses de votre grand-père mal rasé, ou celles soyeuses de votre grand-mère …
Tous mes souvenirs doivent-ils figurer dans l’écriture de mes mémoires ?
C’est une question que vous pourriez légitimement vous poser.
Non, naturellement, car pour cela il faudrait des centaines de pages, voire des milliers. Et certains souvenirs sont sans doute trop personnels pour être livrés au lecteur, même proche de vous.
Pourtant une chose est sûre, ils présentent tous un intérêt. Si vous vous en souvenez, cela veut dire qu’ils ont donc passé avec succès le barrage du temps et cela témoigne de leur valeur. Autrement dit, ils ont laissé une marque en vous, une empreinte, contrairement à une multitude de petits événements de votre vie qui sont restés à jamais dans les oubliettes de votre mémoire. Ne serait-ce que pour cela, ils méritent une petite place à part. Ce sont eux qui donneront une âme à votre histoire de vie.
Comment organiser mes souvenirs ?
Il ne suffit pas de rassembler ses souvenirs, encore faut-il les organiser pour écrire votre histoire de façon cohérente. Je vous suggère de les regrouper par périodes de votre vie (chronologie) ou par thèmes (enfance, parcours scolaire, carrière professionnelles, rencontres, voyages, etc.)
Patrick du Boisbaudry
Photographie : pexels-bhavyata-nimavat-