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 Je ferme les yeux sur une image ternie et noircie de son visage. L’image d’un cliché polaroïd dont le temps a effacé l’éclat. Pour moi, la nuit vient avant l’heure, lentement, mais bien trop tôt. Tout s’assombrit à mesure que la lumière, les couleurs et les formes s’évanouissent. » Voici l’histoire de Sébastien racontée par lui-même dans un livre. Un témoignage émouvant qui donnera de l’espoir aux personnes qui souffrent d’un handicap. Mais aussi les confidences d’un auteur qui, malgré les obstacles, est allé au bout de son projet d’écriture. Merci à Sébastien d’avoir accepté de répondre à mes questions en espérant que son expérience dans le domaine de l’écriture profitera à de nombreux lecteurs.

 

Vous avez écrit « Une cécité à pas de loup».  Quel sujet traitez-vous dans ce livre ? 

Il s’agit d’un livre témoignage sur l’impact de la maladie sur à peu près tous les aspects de la vie. Je suis atteint d’un mal génétique dégénératif qui arrive lentement à son terme : la cécité.

Cet ouvrage est en réalité la description d’un parcours initiatique. C’est une immersion dans le quotidien d’un homme ordinaire perdant la vue. Une existence transfigurée par l’amour et l’évolution de la maladie qui finira par révéler un trésor : la résilience.

 

 Pourquoi avez-vous décidé d’écrire un livre ?

 Il y a quatre ans, j’ai éprouvé le besoin de faire comprendre au plus grand nombre ce que c’est que de devenir aveugle. J’ai commencé par écrire des articles sur un blog. Puis j’ai été invité sur un plateau de télévision. J’ai pu constater ce que le témoignage pouvait apporter aux personnes bousculées par la vie. Et enfin, la mère d’un ami m’a suggéré de me lancer dans l’écriture d’un livre, parce que selon elle, j’avais « pas mal de choses à dire ».

 Je me sentais a priori incapable d’aller au bout d’un tel défi. Et finalement, j’ai cessé de me demander si j’en avais les moyens et j’ai sauté le pas sans vraiment savoir où j’allais au départ.

 « Une cécité à pas de loup » est un ouvrage de sensibilisation au handicap, mais également un moyen d’apporter un réconfort aux personnes déficientes visuelles et à leurs proches qui souffrent. Cependant, ce n’est pas que cela. C’est la narration d’un parcours initiatique qui parlera à toute personne intéressée par les témoignages sortant un peu de l’ordinaire.

 

 En combien de temps l’avez-vous écrit ?

 J’ai mis quatre ans, avec des moments de pause nécessaires à la réflexion, au travail d’écriture, de relecture, de réécriture.

J’ai eu besoin de me focaliser sur d’autres projets, pour les faire avancer et peut-être aussi pour me ressourcer, retrouver l’envie de défendre ce travail et lui donner le jour. Avec l’énergie que cela demande, les heures passées dessus et l’investissement que cela nécessite, on peut vite se sentir découragé. Mieux vaut ne pas trop y penser…

 

 Quels ont été les principaux obstacles que vous avez rencontrés sur le chemin de l’écriture ?

J’ai eu besoin de regards extérieurs et de prise de distance. Il me fallait des critiques, car au départ je n’ai pas su le faire moi-même de façon objective. J’ai tout d’abord cherché l’avis de mes proches, puis de personnes plus expérimentées. J’ai contacté d’anciennes camarades de classe de lycée diplômées en Lettres, mais devant l’ampleur du travail à fournir, je suis resté à attendre leur réponse. Enfin, je vous ai contacté, vous Patrick, et j’ai suivi certains de vos conseils en proposant à la lecture une partie de mon texte sur le site MonBest.Seller.com.

J’ai eu le droit à des avis judicieux. J’ai parfois dû ravaler mon amour-propre. Et au final j’ai fini par être capable de tout remettre en question, pour soupeser la qualité du texte. Je crois que c’est le plus difficile dans l’écriture : « objectiver », se mettre à la place du lecteur pour mieux s’adresser à lui.

Au final, si ce que je lisais, en parcourant mon manuscrit avec un regard le plus critique possible, ne satisfaisait pas le lecteur que je suis, je le retravaillais ensuite jusqu’à obtenir le mieux de ce que je pouvais produire.

J’ai aussi dû « déconstruire » la structure globale de mon manuscrit et y songer longuement pour la façonner, la rendre plus intéressante en utilisant des « trucs ». De  nombreuses astuces trouvées chez mes auteurs favoris ou dans des séries que j’ai pu voir et qui m’ont permis de rendre l’ensemble plus séduisant, plus attractif et plus cohérent.

 

Avez-vous eu des moments de doutes, de découragement ? 

 J’ai éprouvé des moments de doute oui, très souvent. Je crois que cela a été profitable. Je crois aussi que ces doutes et remises en question sont le meilleur moyen de mieux faire. Encore faut-il écouter la petite voix qui vous dit : « Ce n’est pas terrible ! » et se pencher dessus, encore et encore.

Je ne me considère pas du tout comme un écrivain, mais comme un auteur passionné d’écriture. Les formulations me demandent beaucoup de travail.

 

Quels messages avez-vous voulu délivrer à travers ce livre ?

 J’ai voulu dire au grand public : « Mettez-vous dans les chaussures d’une personne handicapée l’espace d’une lecture pour entrevoir sa réalité quotidienne. Vivez ses aventures pour comprendre et peut-être modifier votre façon d’envisager la différence ».

J’ai l’espoir de changer les regards sur cette population majoritairement silencieuse. Ce serait ma petite pierre ajoutée à un édifice indispensable à la métamorphose de notre société. Ensemble, nous pouvons la rendre plus inclusive. 

Enfin j’ai voulu dire à ceux qui souffrent de leur handicap, aux hommes et aux femmes bousculés par la vie, que : « Le bonheur est possible malgré tout. Surtout n’abandonnez pas ce que vous aimez. »

 

Ce livre a-t-il pu constituer une forme de thérapie ?

 Oui, totalement, il m’a permis de faire le point sur ma vie, sur la maladie. Cela a été une forme de catharsis et une façon de reprendre le contrôle de mon existence, d’être utile aux autres, de trouver une place dans notre société et de donner du sens à tout cela. C’est aussi une manière de se projeter dans le futur à travers un projet artistique positif et constructif, de se fixer des objectifs à travers une passion et finalement, d’y trouver de la satisfaction et une forme d’accomplissement personnel.

 

Comment votre livre a-t-il été reçu dans votre entourage proche ?

Au départ, les membres de ma famille n’y ont pas trop cru, je pense. Certains de mes amis ont même essayé de me convaincre d’abandonner, mais ce n’est pas dans mon caractère. Je préfère apprendre de mes erreurs et tenter de mieux faire.

Puis, certains membres de ma famille l’ont lu pour me faire plaisir. Ma mère et mon frère l’ont relu, pour essayer de m’aider et ils m’ont donné leurs points de vue. Je les ai parfois pris en compte et parfois non, toutefois leurs retours m’ont tout de même aidé. C’est important de prêter l’oreille et d’écouter, mais il faut aussi savoir faire le tri, parce que finalement ce ne sont que des avis.

Puis, un grand chercheur français y a trouvé des choses intéressantes et a préfacé mon ébauche. Le retour du professeur Christian Hamel a été décisif. Il a fait voler en éclats certains de mes doutes sur la nécessité d’aller au bout de cette entreprise. Il a insisté même pour que je termine ce travail. Et je crois que les membres de ma famille se sont laissés convaincre par la vision de ce Grand Homme qu’était le Professeur Hamel.

 

Est-ce que le fait d’avoir écrit un livre a changé des choses dans votre vie ou du moins dans votre façon de voir les choses ?

Oui, cela change beaucoup de choses, car je suis très investi dans le monde associatif lié au handicap. Et il me semble qu’un livre achevé et publié est une marque de sérieux. Ce livre, comme je l’ai dit plus haut, est une arme de sensibilisation et de soutien. Les retours des lecteurs sont vraiment très positifs, au-delà même de ce que je pouvais espérer. On ne sait pas du tout ce que vaut ce travail, tant que des lecteurs ne s’y sont pas intéressés.

Les premières personnes qui me lisent, sont celles avec lesquelles je communique à travers mon association (le SJKB), mes réseaux sociaux et les publications médiatiques ou sociaux-médiatiques. Puis, ce sont ces mêmes personnes qui parlent de leur lecture aux autres. Des associations liées au handicap visuel le recommandent même, car il donne de l’espoir. J’ai utilisé la technologie pour le rendre accessible, même aux personnes non-voyantes. J’espère qu’au fur et à mesure, il continuera de toucher des lecteurs non concernés par la déficience visuelle, car il est tout public. Je souhaite réellement qu’il continue de soulager le mal de vivre, qu’il continue de transmettre cette envie de se battre pour son avenir, qu’il apaise les démons de certains et leur redonne un peu de paix de l’âme.

 

Que retirez-vous de cette expérience en tant qu’auteur ?

Eh bien désormais, je peux me  considérer comme un jeune auteur, ce que je ne me permettais pas de faire avant. Cet ouvrage a su convaincre une grande entreprise liée à la basse vision (Optic 2000 si je peux la citer) et ma maison d’édition a conforté cette petite prise de confiance en m’invitant au Salon du livre de Paris le 21 mars prochain. Cela me permet de réaliser que j’ai certaines capacités d’écriture et que les messages, les émotions et les histoires que je tente de transmettre sont plutôt bien reçus.

Je suis totalement nouveau dans cet univers de l’Écriture de Livre, car je n’avais – jusqu’à il y a quelques années – seulement écrit que pour moi-même. Lorsque TheBookEdition m’a invité au Salon du Livre, j’ai dit « oui » distraitement, sans savoir ce que représentait ce grand événement.

Je ne me vois toujours pas comme un écrivain, ce serait très présomptueux, mais comme un passionné d’écriture qui est en train d’essayer de faire ses preuves.

 

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui désire écrire son premier livre ?

Je crois que mon premier conseil serait de se dire qu’il est important d’aller au bout, quel que soit le succès du livre. C’est tellement satisfaisant de donner naissance à un objet, de le créer après l’avoir imaginé dans sa tête, puis de le voir vivre, évoluer, de le défendre et d’avoir le plaisir d’intéresser les premiers lecteurs, d’avoir leur retour. 

 

Avez-vous toujours eu l’intention de le publier ?

Oui, je voulais que ce livre serve, qu’il informe le plus grand nombre. Le Professeur Christian Hamel m’avait convaincu de son utilité pour les autres.

 

Est-ce le premier livre que vous publiez ?

Oui c’est le premier.

 

Pourquoi avoir choisi l’autoédition ? Avez-vous envoyé votre tapuscrit à des éditeurs avant de choisir cette voie ? Si oui à combien d’éditeurs avez-vous envoyé votre tapuscrit ? Et comment avez-vous sélectionné les éditeurs ?

Je me suis d’abord confronté aux éditeurs, oui. J’ai sélectionné une dizaine d’entre eux, sans aucun critère particulier, simplement parce que j’avais entendu parler d’eux. Je n’ai eu aucun retour et j’en ai conclu que j’avais encore beaucoup à faire.

J’ai retravaillé mon texte et me suis dirigé vers des maisons plus petites pour des résultats tout aussi brillants.

Je vous ai ensuite contacté Patrick et les conseils reçus sur MonBestSeller.com m’ont permis de revoir l’ensemble de l’ébauche en profondeur. J’ai ensuite proposé le nouveau manuscrit à des maisons d’édition de toutes tailles. J’ai cherché sur internet des éditeurs qui s’intéressent plus spécifiquement au livre témoignage. Certains sont restés silencieux, d’autres m’ont clairement fait comprendre qu’ils n’étaient pas intéressés, puis finalement deux d’entre eux m’ont envoyé un contrat. L’un est connu et l’autre ne me disait rien. J’ai essayé de garder la tête froide et de rester bien conscient de ce qui serait à mon avantage ou non. J’ai lu ces  contrats en détail, je les ai décortiqués pour dissiper certains nuages de fumée. Globalement, j’ai eu le sentiment de n’y gagner absolument rien, sinon des clopinettes et de grosses contraintes. J’ai donc décliné ces offres.

Ce que j’y ai gagné ? De l’assurance quant à une certaine qualité du document grâce aux retours des comités de lecture.
Je suis ensuite entré en contact avec des personnes qui m’ont bien orienté. Un maître de conférence de français vivant en Algérie – avec laquelle je me suis lié d’amitié – a terminé de me conforter dans l’idée que ce livre en valait la peine. Mounia a pointé du doigt des approximations de formulation et tout ce qui nécessitait encore d’être amélioré. Je n’ai pas cessé de lire et de relire mon manuscrit jusqu’à ce terme.

Enfin, j’ai croisé la route d’une écrivaine et poètesse, qui elle aussi est devenue une amie. Virginia publie ses œuvres chez TheBookEdition.com. Elle m’en a expliqué le fonctionnement et les nombreux avantages et c’est son expérience et sa confiance en eux qui m’ont finalement convaincu.
Je suis libre de défendre mon livre comme je le souhaite, mais je ne suis plus auteur désormais, je suis communicant : articles de blog, publications de news sur tous les réseaux sociaux que j’utilise (Facebook, Twitter, Linkedin), campagnes de mails et de messages sur ces mêmes réseaux sociaux. Je recherche aussi les interviews, mais très peu de médias me répondent. J’accepte les propositions de conférence  et je découvre les séances de dédicace. C’est tout un monde nouveau !

 Quelle fut votre réaction lorsque vous avez tenu votre livre entre les mains pour la première fois et que vous avez vu le nom de l’auteur, autrement dit votre nom ?

 Je dois avouer que j’ai été assez ému et que je me suis senti très fier. C’est incroyable de revenir en arrière, quatre ans plus tôt et de contempler l’objet final et concret, le chemin parcouru.

J’ai eu aussi la chance de me rendre sur les lieux de l’impression de ma maison d’édition et tout a pris une autre dimension. J’ai été très bien accueilli par les DG qui ont tenu à me montrer le processus de fabrication. Quand on voit des personnes et des machines vous fabriquer un exemplaire en un temps record, on prend conscience de tous les rouages impliqués dans la vente de votre livre, bien après son écriture. Quand on est assis à son bureau, la tête penchée sur un clavier pour composer les premières pages de son premier livre, on est loin d’imaginer tout ça !

 

Quels conseils donneriez-vous à un auteur qui souhaite publier ? (Les erreurs à éviter, etc.)

 Je pense qu’il ne faut pas avoir peur de voir grand, car si ça ne marche pas comme on l’avait imaginé, on sera au moins allé le plus haut et le plus loin possible.

Je crois aussi qu’il ne faut pas hésiter à remettre ses écrits en question et à essayer de lire son manuscrit en se mettant dans la peau d’un lecteur, afin d’avoir le regard le plus acéré et le plus critique possible. Enfin, il est sûrement nécessaire de travailler ses lignes jusqu’à ce qu’elles parlent clairement et transmettent ce qu’elles étaient censées transmettre.
En ce qui concerne l’édition, je dirais sincèrement que l’édition traditionnelle, c’est bien joli, mais il y a beaucoup de vernis et d’illusion derrière le fait d’être publié. Quand on vous dit que votre livre sera publié à  200 exemplaires, que la publicité proposée est ridicule,  que  vous savez que vous êtes en compétition avec une myriade d’autres auteurs certainement aussi méritants et qu’en plus on vous oblige à racheter les invendus au prix de la fabrication, mieux vaut chercher d’autres options.
Méfiance aussi avec l’édition à compte d’auteur, car c’est difficile de voir qui est sérieux et qui ne l’est pas. Et puis tout le monde ne peut pas débourser plusieurs milliers d’euros comme ça…

La solution pour moi a été une plateforme d’auto-édition gratuite. Le livre est fabriqué et expédié à la commande.

Où peut-on se procurer votre livre ?

Pour le moment il est disponible sur le site de TheBookEdition.com. En passant commande, il est directement envoyé en production et livré chez vous en quelques jours :

https://www.thebookedition.com/fr/une-cecite-a-pas-de-loup-integral-p-369155.html