L’autoédition a-t-elle de beaux jours devant elle et les éditeurs ont-ils toutes les raisons de s’inquiéter ? Difficile à dire sur le long terme, toujours est-il qu’elle a aujourd’hui le vent en poupe. Grâce au développement technologique formidable de ces dernières années, chaque auteur peut désormais faire un pied de nez aux maisons d’édition en exposant directement sa prose dans une vitrine virtuelle que viennent « lécher » des milliers, voire des millions de lecteurs potentiels (Amazon). Les optimistes crieront victoire au nom de la liberté d’expression, tandis que les grincheux et les rabat-joie répliqueront que c’est la porte ouverte à des œuvres bas de gamme.
Un boulevard pour les auteurs indépendants, oui mais …
Il n’est pas inutile de donner une définition de l’autoédition tant elles semblent nombreuses. Pour ma part, je m’en tiendrai à celle-ci : l’autoédition c’est assurer par ses propres moyens la fabrication, la diffusion et la promotion de son propre ouvrage en vue de le vendre. Contrairement à ce que j’ai pu lire parfois, l’autoédition ne concerne pas uniquement le livre numérique, mais également le livre papier. D’ailleurs, cette forme de publication n’a pas attendu la révolution numérique pour exister. Au cours des siècles précédents, il y a toujours eu des auteurs qui ne trouvant pas d’écho auprès des éditeurs ont cherché à se publier eux-mêmes, certes avec une œuvre qui avait davantage l’aspect de feuilles volantes que l’apparence d’un livre.
Il y a à peine une dizaine d’années, l’autoédition a pris de l’ampleur avec l’impression numérique qui, pour la première fois dans le monde de l’édition, permettait de fabriquer un livre en très peu d’exemplaires. L’investissement devenu « accessible » à de nombreux particuliers permettra alors à des auteurs de se lancer dans la publication de leur propre livre.
Enfin, plus récemment, le développement du livre numérique, parallèlement à celui du web, va faire la part de plus en plus belle à ce mode de publication. Hormis la matière grise et le temps passé, la production d’un ouvrage et même sa diffusion ne vont pratiquement rien coûter aux auteurs. C’est une révolution dans la chaîne du livre : plus d’éditeurs, plus de librairies à démarcher, plus de distributeur, plus de carburant à mettre dans la camionnette ni de kilomètres à parcourir pour la livraison et, en prime, il suffit de cocher une petite case, pour bénéficier d’une diffusion internationale. Un espace de diffusion inespéré s’offre ainsi gratuitement aux auteurs indépendants qui pourront déposer leur œuvre, papier ou numérique, sur l’étal de grands libraires virtuels comme Amazon ou d’espaces consacrés à l’autoédition comme Lulu.
… à condition que les auteurs se glissent dans la peau de l’éditeur !
Après avoir galéré tant d’années, les auteurs indépendants vont-ils voir enfin de la lumière au bout du tunnel et une large avenue s’ouvrir devant eux ? Déjà aux États-Unis, il paraît chaque année davantage de livres autoédités que de livres édités. Une tendance qui ne devrait plus tarder à franchir l’Atlantique…
Mais soyons réaliste, sans vouloir pour autant être rabat-joie, à quoi bon bénéficier d’un vaste espace de diffusion si votre œuvre reste dormir dans des rayons virtuels. Car il ne suffit pas de proposer un livre, encore faut-il qu’il rencontre l’intérêt des lecteurs ! N’est-ce pas la raison d’être de tout écrivain ?
Les auteurs n’auront donc pas le choix, puisqu’ils ont pris la place de l’éditeur, dans une pure logique, ils devront endosser tous ses habits, autrement dit ne pas se contenter d’écrire et de diffuser, mais aussi promouvoir et vendre. C’est là que le bât pourra blesser, car tout auteur ne se double pas nécessairement d’un bon commercial ou tout simplement d’un bon communicant.
Mais revenons à un peu plus d’optimisme. Il est à parier que certains auteurs autoédités trouveront rapidement leur place et publieront même des best-sellers comme c’est déjà le cas outre-Atlantique. Après tout, édition à compte d’éditeur ou autoédition, c’est la qualité qui en dernier recours emportera la décision. En témoigne l’exemple encourageant d’un écrivain qui a décidé de quitter sa maison d’édition pour s’autoéditer, Marc-Édouard Nabe, dont le succès ne se dément pas.
A bientôt sur ce blog
Patrick du Boisbaudry
Au plaisir de vous relire.
Bonjour, Celà fait un moment que j’étudie bien toutes les possibilités en matière d’éditions. L’auto éditions me semble mieux approporiée pour les personnes déjà expérimentées, qui possèdent un nom déjà connu. avec l’auto éditions ne risque t’on pas d’être mélés à la masse, comme je l’ai déjà entendu, sachant que bon nombre de personne restent méfiantes pour l’achat d’un livre sur le web.
Bonjour,
La solution idéale en matière d’édition reste indéniablement l’édition à compte d’éditeur et cela pour deux raisons essentielles : vous ne payez pas pour être publié (contrairement aux éditeurs à compte d’auteur), vous touchez même des droits d’auteur. Deuxième avantage : l’éditeur met en œuvre d’importants moyens publicitaires pour vendre votre livre. Mais il y a beaucoup de candidats et peu d’élus, car ces éditeurs reçoivent plusieurs manuscrits par jour, la concurrence est donc rude.
L’autoédition est une autre possibilité intéressante même si vous n’êtes pas connu. Seulement, il faut beaucoup d’énergie et de disponibilité pour promouvoir son livre et le faire sortir du lot. Je ne pense pas que les personnes hésitent à acheter des livres sur le web, Amazon est la plus grande librairie au monde avec le plus gros chiffre d’affaires. Pourtant, elle ne vend que sur le web. Si votre livre est bien présenté, je suis sûr qu’il pourra attirer des lecteurs même s’il est auto-édité.C’est à vous de faire sa promotion pour éviter, comme vous le dîtes, qu’il soit mêlé à la masse.
Bonne réussite dans vos projets d’écriture et merci pour votre participation.
Patrick
Bonjour, Savez-vous si on peut faire confiance aux « prestataires de service en ligne qui se chargent de tout »? Je pense pouvoir me débrouiller pour la préparation d’une maquette et lancer l’opération publication. Ce qui m’effraie ce sont les opérations administratives en aval, du genre dépôt légal, constitution de société pour l’encaissement des recettes, etc. Faut-il, d’ailleurs, créer une structure si l’on ne veut éditer qu’un seul livre? Merci de votre réponse.
Bonjour
Le dépôt légal est une opération très simple :
http://www.bnf.fr/fr/professionnels/depot_legal.html
Pour publier, vous n’avez pas l’obligation de créer une société. Il vous suffira juste de déclarer les revenus procurés par la vente de vos ouvrages. Vous serez soumis au régime des bénéfices non commerciaux.
Pour en savoir plus :
http://www.enviedecrire.com/cadre-juridique-auto-edition/
https://ecrire-un-livre.net/se-faire-publier/autoedition-quelles-formalites-pour-publier-son-livre/
Patrick
Bonjour,
Ouf! J’ai lu beaucoup de vos articles. Je les trouve tous intéressants. Par contre, je ne sais toujours pas quoi faire. J’ai écrit un livre pour enfant et j’aimerais bien le mettre en marché. Je trouve que l’auto édition demande énormément de lecture, d’énergie et de connaissance. Ensuite, il y a l’impression de notre livre qu’il faut planifier et la mise en marché. Si vous avez des conseils, ne vous gênez pas.
Bonjour Chantal
N’hésitez pas à lire et à relire les conseils que je donne sur mon blog. Difficile de vous donner des conseils de façon générale. Posez-moi une question précise et je vous répondrai avec plaisir. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi acquérir mon guide numérique « Comment trouver un éditeur ? ». Vous y trouverez la marche à suivre pour publier votre livre.
http://ecrissime.net/ecrissime-recit-de-vie-2-2/
Patrick
Bonjour, j’en suis à mon neuvième ouvrage autoédité mais je n’ai toujours pas eu le temps ni la compétence pour mettre mes livres sur internet les conseils sont les bienvenus; je me suis inscrite sur votre site, heureuse de l’avoir trouvé ! J’ai des blogs bien sûr ! Mon pseudo d’auteure : Caroline Bordczyk… Au plaisir de vous lire ! Cordialement !
Mon site :http://victorynemoqkeuzaliaslabordczyk.fr/
Dans ce vaste univers des arts et lettres il y a toujours eu un petit nombre de gens qui ont réussi à se forger une place et trouver son auditoire, public… tout est question de persévérance et de foi dans son travail. Imaginez que vous êtes la perle rare que les gens recherchent dans cet océan.
Merci Michel pour ce message très encourageant.
Inutile de vous dire que je partage entièrement votre avis !
Patrick