a0075cb8b66d7a36
0670230038 [email protected]

 

L’autoédition a-t-elle de beaux jours devant elle et les éditeurs ont-ils toutes les raisons de s’inquiéter ? Difficile à dire sur le long terme, toujours est-il qu’elle a aujourd’hui le vent en poupe. Grâce au développement technologique formidable de ces dernières années,  chaque auteur peut désormais faire un pied de nez aux maisons d’édition en exposant directement sa prose dans une vitrine virtuelle que viennent « lécher » des milliers, voire des millions de lecteurs potentiels (Amazon). Les optimistes crieront victoire au nom de la liberté d’expression, tandis que les grincheux et les rabat-joie répliqueront que c’est la porte ouverte à des œuvres bas de gamme.

 Un boulevard pour les auteurs indépendants, oui mais  …

Il n’est pas inutile de donner une définition de l’autoédition tant elles semblent nombreuses. Pour ma part, je m’en tiendrai à celle-ci : l’autoédition c’est assurer par ses propres moyens la fabrication, la diffusion et la promotion de son propre ouvrage en vue de le vendre. Contrairement à ce que j’ai pu lire parfois, l’autoédition ne concerne pas uniquement le livre numérique, mais également le livre papier. D’ailleurs, cette forme de publication n’a pas attendu la révolution numérique pour exister. Au cours des siècles précédents, il y a toujours eu des auteurs qui ne trouvant pas d’écho auprès des éditeurs ont cherché à se publier eux-mêmes, certes avec une œuvre qui avait davantage l’aspect de feuilles volantes que l’apparence d’un livre.

Il y a à peine une dizaine d’années, l’autoédition a pris de l’ampleur avec l’impression numérique qui, pour la première fois dans le monde de l’édition, permettait de fabriquer un livre en très peu d’exemplaires. L’investissement devenu « accessible » à de nombreux particuliers permettra alors à des auteurs de se lancer dans la publication de leur propre livre.

Enfin, plus récemment, le développement du livre numérique, parallèlement à celui du web,  va faire la part de plus en plus belle à ce mode de publication. Hormis la matière grise et le temps passé, la production d’un ouvrage et même sa diffusion ne vont pratiquement rien coûter aux auteurs. C’est une révolution dans la chaîne du livre : plus d’éditeurs, plus de librairies à démarcher, plus de distributeur, plus de carburant à mettre dans la camionnette ni de kilomètres à parcourir pour la livraison et, en prime, il suffit de cocher une petite case, pour bénéficier d’une diffusion internationale. Un espace de diffusion inespéré s’offre ainsi gratuitement aux auteurs indépendants qui pourront déposer leur œuvre, papier ou numérique, sur l’étal de grands libraires virtuels comme Amazon ou d’espaces consacrés à l’autoédition comme Lulu.

… à condition que les auteurs se glissent dans la peau  de l’éditeur !

Après avoir galéré tant d’années, les auteurs indépendants vont-ils voir enfin de la lumière au bout du tunnel et une large avenue s’ouvrir devant eux ? Déjà aux États-Unis, il paraît chaque année davantage de livres autoédités que de livres édités. Une tendance qui ne devrait plus tarder à franchir l’Atlantique…

Mais soyons réaliste, sans vouloir pour autant être rabat-joie, à quoi bon bénéficier d’un vaste espace de diffusion si votre œuvre reste dormir dans des rayons virtuels. Car il ne suffit pas de proposer un livre, encore faut-il qu’il rencontre l’intérêt des lecteurs ! N’est-ce pas la raison d’être de tout écrivain ?

Les auteurs n’auront donc pas le choix, puisqu’ils ont pris la place de l’éditeur, dans une pure logique, ils devront endosser tous ses habits, autrement dit ne pas se contenter d’écrire et de diffuser, mais aussi promouvoir et vendre. C’est là que le bât pourra blesser, car tout auteur ne se double pas nécessairement d’un bon commercial ou tout simplement d’un bon communicant.

Mais revenons à un peu plus d’optimisme. Il est à parier que certains auteurs autoédités trouveront rapidement leur place et publieront même des best-sellers comme c’est déjà  le cas outre-Atlantique. Après tout, édition à compte d’éditeur ou autoédition, c’est la qualité qui en dernier recours emportera la décision. En témoigne l’exemple encourageant d’un écrivain qui a décidé de quitter sa maison d’édition pour s’autoéditer, Marc-Édouard Nabe, dont le succès ne se dément pas.

A bientôt sur ce blog

Patrick du Boisbaudry

Vous souhaitez publier un livre ?
Si vous voulez aller plus loin dans votre démarche et profitez de mes conseils, cliquez sur ce lien : Aide à l’édition
Patrick du Boisbaudry