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Mon livre n’intéressera personne ! C’est une réflexion que j’entends chaque jour. Et oui, comment susciter l’intérêt de vos futurs lecteurs?

Pas la peine d’être un brillant écrivain ou d’avoir eu une vie remplie d’aventures pour intéresser vos lecteurs !

Pas nécessaire non plus de déborder d’imagination en écrivant une saga à n’en plus finir !

Une histoire en apparence banale peut se révéler passionnante à la lecture.

À vrai dire, tout est dans l’art de raconter.

Et pour atteindre le coeur de vos lecteurs, il suffit d’appliquer certaines règles. Mais bien sûr, pas n’importe lesquelles! C’est avant tout une question de bon sens. Je les applique régulièrement avec mes clients qui sont toujours étonnés de l’intérêt que leur livre suscite.

Vous les découvrirez dans cet article.

Soignez la préface !

Quelle merveilleuse opportunité que la préface pour vous adresser directement aux lecteurs ! Ces deux ou trois pages sont très précieuses, car, situées en dehors de votre récit, elles vous permettent de communiquer avec votre lecteur de façon plus personnelle, dans une sorte d’aparté.

C’est un peu comme si vous quittiez, le temps de la préface, votre costume de narrateur pour glisser quelques mots à l’oreille de celui qui s’apprête à vous lire.

Profitez-en pour installer dès le départ une certaine intimité entre le lecteur et vous. Gagnez la confiance de vos futurs lecteurs en les mettant dans la confidence sur la réalisation de votre projet : confiez-leur les difficultés, mais aussi les joies qui furent les vôtres tout au long de l’écriture.

Et bien sûr, dites-leur pourquoi vous avez écrit ce livre, quel a été votre cheminement, ce que vous espérez apporter à ceux qui vous liront.

Vous pouvez même ajouter que vous avez écrit ce livre pour eux… car, après tout, c’est la stricte vérité !

N’hésitez pas à vous dévoiler !

Puisque vous avez décidé d’écrire sur vous, sur votre vie ou une partie de votre vie, autant jouer le jeu ! Ne vous cantonnez pas uniquement aux faits et aux évènements qui se sont produits jusqu’à présent dans votre parcours, mais confiez aussi au lecteur vos émotions, votre ressenti, votre tristesse, votre colère, votre joie, etc.

Affichez la couleur en parlant de vous sans prétention, mais aussi sans modestie excessive. Si vous êtes fier de ce que vous avez entrepris, pourquoi ne pas l’écrire ? Si vous pensez avoir fait telle erreur, pourquoi ne pas le reconnaître ? Lorsqu’il ressent chez un auteur une profonde sincérité, le lecteur ne peut qu’être séduit.

Écrivez avec votre personnalité !

 Ne cherchez pas à plaire, restez vous-même ! Autrement dit, écrivez avec votre personnalité. C’est votre livre, c’est de votre vie qu’il s’agit, rien de plus légitime que de vouloir faire passer vos propres idées.

Ne cherchez pas à tout prix l’assentiment des lecteurs sur votre façon d’être ou sur vos faits et gestes. On vous aimera ou on ne vous aimera pas, mais au moins, vous n’aurez pas laissé indifférent. L’indifférence n’est-elle pas la pire des choses ?

Écrivez ce que vous pensez sans vous soucier de ce qu’on pensera de vous, bien sûr tout en faisant attention à ne blesser personne gratuitement et en vous gardant de prôner une éthique contraire à la morale.

Vos lecteurs préfèreront un auteur qui ne partage pas leurs idées mais qui est authentique à un auteur qui se coule dans le moule en écrivant un livre qui ressemble à des milliers d’autres.

Au niveau du style, choisissez la simplicité !

Si vous aimez écrire et avez déjà votre propre style, tant mieux ! Surtout gardez-le. Je suis sûr qu’il vous ressemble. Mais si vous n’êtes pas familier avec l’écriture, évitez de vous couper les cheveux en quatre.

Mieux vaut éviter le vernis, les clichés, les expressions toutes faites, tout ce qui est trop lisse ou qui figure déjà dans de nombreux romans. Même si elle est un peu maladroite, préférez une écriture personnelle à un style trop parfait, mais déjà vu tant et tant de fois. Au moins, on vous reconnaîtra.

Inspirez-vous d’un auteur, mais ne cherchez pas à le copier. Votre livre doit être unique ou du moins perçu comme tel par le lecteur.

Allez au plus simple en composant vos phrases : un sujet, un verbe plus un ou deux compléments. Si votre phrase est trop longue, n’hésitez pas à la couper en deux. L’important, c’est d’être clair pour bien se faire comprendre.

Si vous avez des doutes sur certains passages de votre récit, choisissez dans votre entourage une personne de confiance qui pourra se mettre à la place de vos futurs lecteurs pour « tester » vos écrits. Elle jouera le jeu sans chercher à vous faire plaisir et, de ses remarques, vous tirerez un grand bénéfice.

Écrivez haut et en couleur !

Il est important de donner de la couleur à votre récit, autrement dit d’installer une ambiance, de créer un climat.

Sollicitez tous les sens de votre lecteur : la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat, le goût … L’idéal serait qu’il transpire en lisant la description d’une chaude journée d’été, que son cœur batte lorsque vous évoquez votre premier baiser, qu’il salive quand vous lui conterez la délicate saveur du fruit défendu que vous avez chapardé dans le verger du voisin, qu’il sursaute en entendant la voix rocailleuse de votre grand-père qui vous rappelle à l’ordre.  Bref, qu’il vive pleinement votre récit !

Ne soyez pas avare de détails.

Si trop de détails nuisent, le contraire risque de laisser votre lecteur sur sa faim. Certes, vous n’êtes pas Balzac pour consacrer des pages et des pages à la description d’une simple poignée de porte, mais cela ne vous empêche pas de dire le temps qu’il faisait ce jour-là, la couleur de la mer si vous étiez au bord de l’océan, la façon dont vous étiez habillé, de décrire le lieu où vous vous trouviez avec ses odeurs de printemps ou le froid saisissant de l’hiver, etc.

Écrivez si possible de façon imagée. Nous sommes dans une civilisation de l’image, ne l’oubliez pas ! Et si le lecteur aime les mots, il aime aussi pouvoir se représenter visuellement les scènes ou les personnages que vous décrivez. Pour cela, revivez vos souvenirs en faisant défiler des images comme si vous assistiez à un film. Regardez se détacher sur l’écran de votre mémoire la couleur du chapeau de votre tante, la silhouette de votre père, sa démarche, sa coupe de cheveux …

Votre lecteur pourra visualiser la scène que vous décrivez et adhérer plus facilement à votre récit. À partir de vos mots, il créera ses propres images qui n’auront peut-être rien à voir avec les vôtres, mais peu importe, l’essentiel est de solliciter son imagination en le rendant acteur de votre récit.

Pour donner plus de vie à votre récit, vous pouvez aussi vous inspirer des grands romanciers américains, comme Steinbeck ou Jim Harrison et bien d’autres encore, dont l’écriture fait penser à celle d’un scénario. Par exemple, plutôt que d’essayer de décrire directement les sentiments éprouvés par un personnage, le romancier va essayer de nous faire passer le message par la description d’un comportement, d’une attitude, ou à travers une scène.  En s’inspirant de cette technique, cela pourrait donner par exemple : « Il était toujours vêtu d’un costume gris et souriait rarement » au lieu de «  c’était un homme triste ». Ou encore : « Bordé de mimosas en fleurs, le chemin serpentait dans une campagne très vallonnée » au lieu de « C’était un petit chemin agréable». En un mot, mieux vaut faire appel à des images qu’à des concepts qui sont souvent trop abstraits.

Pour séduire, jouez avec les mots et faites-vous à la fois peintre, musicien, danseur, sculpteur et un peu… écrivain !

Ne vous préoccupez pas de l’épaisseur de votre futur livre !

C’est souvent une question qui tracasse les personnes qui me demandent conseil. Elles pensent qu’un vrai livre digne de ce nom doit au moins avoir x pages. Sinon, toujours selon elles, ce n’est pas un livre.

À cela je réponds que ce n’est pas le nombre de pages qui fait la qualité d’un livre et, à l’appui de mon propos, je cite l’exemple de Matin Brun, écrit par Franck Pavloff, aux éditions Cheyne. Depuis sa publication en 1998, son succès ne s’est jamais démenti et il est toujours bien placé dans les rayons de la grande majorité des librairies. Et pourtant (j’espère que vous êtes bien assis), il ne fait que … 12 pages.

Un livre petit par l’épaisseur, mais immense par son succès !

 Pensez au confort du lecteur

Un livre est agréable à lire non seulement par le contenu, mais aussi par la mise en page. Je dirais même qu’elle est essentielle. Avez-vous déjà eu entre les mains un livre dont le texte ressemblait à une forêt inextricable de mots.

Dans certains ouvrages, tout est si serré qu’on se demande comment nos yeux vont se frayer un chemin. On aurait presque du mal à respirer, on ne lit pas, on tente de déchiffrer.

Bon, j’exagère peut-être, mais tout cela pour vous dire d’aérer le plus possible, de laisser suffisamment d’espace entre les paragraphes. Un conseil : ne multipliez pas les polices de caractères et évitez celles qui sont trop fantaisistes ou alors réservez-les exclusivement pour les titres.

Enfin, si votre livre est très dense, n’hésitez pas à le découper en autant de chapitres que nécessaire. Votre lecteur aura plus de facilité pour s’y retrouver.

Concluez sur une note positive !

Même si votre récit témoigne d’une véritable galère, ne le terminez pas sur une note négative. Si tout au long d’un livre, l’auteur se fait passer pour un martyr ou s’il cherche à régler des comptes avec la terre entière, il fera naître chez ses lecteurs une grande frustration.

Lorsqu’on lit un récit de vie, on espère toujours en tirer quelque chose qui nous permettra d’avancer dans la vie (enfin, pour ma part, c’est mon cas). Il faut donc que les lecteurs referment votre livre avec une note d’espoir, que votre exemple soit la démonstration qu’on peut toujours s’en sortir malgré les difficultés.

Qu’ils aperçoivent une lumière briller, aussi petite soit-elle, ne serait-ce que dans les dernières pages …

Patrick du Boisbaudry

mes conseils pour écrire sa vie dans un livre