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Le temps de la relecture, une étape primordiale !

Vous voilà soulagé, vous avez enfin terminé la rédaction de votre livre, vous êtes arrivé au bout de la route, du moins l’espérez-vous. Vous le lisez une première fois, puis une deuxième en vous efforçant d’y consacrer une attention soutenue. Mais malgré vos efforts, vous êtes ailleurs, vous n’arrivez pas à vous concentrer. Vous lisez sans comprendre. Peut-être même avez-vous le sentiment que ce n’est pas votre livre que vous lisez, qu’il a été écrit par quelqu’un d’autre. Vous liriez un dictionnaire ou une encyclopédie, cela vous ferait le même effet. Vous commencez alors à douter de votre prose, et à vous demander si tout ce travail que vous avez entrepris a vraiment son utilité. Rassurez-vous, rien de plus normal à cette étape de votre travail. Je vous conseille de laisser passer un peu de temps afin de vous donner le recul nécessaire. Oubliez votre manuscrit pendant une semaine, voire deux si vous en avez la patience, puis reprenez la lecture… avec un œil tout neuf !

 

Ne pas hésiter à faire plusieurs lectures…

Au risque de vous paraitre exigeant, je vous conseille au moins trois lectures, ou relectures.

  1. La première lecture est essentielle dans la mesure où elle vous permettra de peaufiner votre texte, parfois de réécrire certains passages dans leur totalité et peut-être même d’en supprimer. Attachez-vous davantage à l’expression, au style qu’aux corrections orthographiques.
  2. La deuxième lecture sera surtout utile pour effectuer toutes les corrections que vous aurez laissées passer lors de la précédente relecture, corrections grammaticales, orthographiques et syntaxiques. Je vous recommande, au moins pour la deuxième lecture une lecture à voix haute. À cela plusieurs raisons : il vous sera plus facile de détecter l’oubli d’articles ou même d’une seule lettre, dû le plus souvent à des fautes de frappe. Exemple : il y avait dans cuisine une grand cheminée. Ainsi, l’absence du « e » à grande ne vous sautera pas forcément aux yeux, car vous l’aurez intégré inconsciemment, mais il résonnera certainement à  votre oreille.
  3. La troisième lecture est toute aussi essentielle. Elle ne sert pas uniquement à effectuer les derniers réglages. C’est beaucoup plus que cela. Au cours de cette lecture, ne cherchez plus à traquer les fautes mais gardez l’esprit libre en vous laissant porter par le texte comme si vous veniez de le découvrir. Si possible, laissez passer une bonne quinzaine de jours entre la deuxième et la troisième lecture.

 

Confier la lecture de son manuscrit à une personne extérieure

Je ne parle pas de la personne qui vous a accompagné tout au long de l’écriture, comme votre conjoint ou un (e) ami (e) très proche. Ce nouveau lecteur doit découvrir votre texte pour la première fois. Ce doit être une personne de confiance et qui a une sensibilité proche de la vôtre, mais attention, pas de complaisance, car cet exercice ne vous serait d’aucune utilité s’il ne servait qu’à vous encenser. Elle portera un œil neuf sur votre prose avec le recul que vous ne possédez plus.

Si la lecture par un œil extérieur peut être très enrichissante, il est préférable de ne pas en abuser. Un, deux, voire trois lecteurs maximum, pas davantage. Vous auriez des avis contraires et ne sauriez plus où donner de la tête. Voulant justifier son utilité, chacun voudra apporter sa pierre et, avec la plus grande sincérité du monde, trouvera quelque chose à redire. Vous aurez alors peut-être la tentation de trouver le juste milieu afin de mettre tout le monde d’accord et de ne froisser personne. Il en résultera un texte fade, sans relief, qui manque de piquant. Encore une fois, c’est de votre prose qu’il s’agit et elle doit refléter votre personnalité. C’est ce qui fera sa valeur, son intérêt principal pour le lecteur, ne l’oubliez jamais. À force de vouloir plaire à tous, on finit par ne plaire à personne.

 Doit-on donner sa prose à lire dès les premières pages d’écriture ?

Dois-je donner ma prose à lire dès les premières pages d’écriture ? Combien de fois ne m’a-t-on pas posé cette question. Certains auteurs le font. Sans doute éprouvent-ils le besoin d’être très vite rassurés sur leur création, ce qui peut se comprendre. Dans ce cas, la personne qui relit votre texte à mesure que vous l’écrivez devient un peu votre confident littéraire. Elle vous accompagne pas à pas dans cette belle et grande aventure de l’écriture. Ce peut être votre conjoint ou une personne de votre entourage que vous connaissez bien et dont le jugement vous inspire totalement confiance. Cette solution peut être rassurante pour un auteur débutant à la démarche hésitante. Pourtant, à moins que vous ne puissiez vous en passer, je ne vous conseille pas cette méthode pour une raison simple : votre accompagnateur finira par ne plus posséder suffisamment de recul pour se faire une idée objective de votre prose et avoir un bon jugement. Or c’est bien ce que vous attendiez d’une tierce personne, un regard extérieur, celui d’un lecteur qui ouvre le livre pour la première fois et vous donne ses impressions. Si vous vous sentez la capacité de faire seul ce grand et beau voyage qu’est l’écriture d’un livre, n’hésitez pas. Lorsque votre texte sera entièrement rédigé, vous pourrez le donner à lire. Le lecteur « complice » que vous aurez choisi posera alors un regard neuf sur vos pages et ses conseils n’en seront que plus utiles. )

Que pensez-vous de l’importance de la relecture ?  Quel est votre avis sur la question ? Avez-vous déjà publié un livre ou cherché à en publier ? Votre expérience nous intéresse.

à bientôt !

Patrick du Boisbaudry